Le leader chiite Moqtada al-Sadr a déclaré, lundi, quitter la vie politique irakienne, alors que le pays est sans gouvernement depuis les législatives d’octobre 2021. Le leader chiite affirme la fermeture des institutions liées à son nom et à sa famille.
Le leader chiite irakien Moqtada Sadr, incontournable pilier de la scène politique, a annoncé lundi son « retrait définitif » de la politique, alors que l’Irak est plongé dans une grave crise. « J’avais décidé de ne pas m’immiscer dans les affaires politiques. J’annonce donc maintenant mon retrait définitif », a écrit sur Twitter Moqtada Sadr, alors que l’impasse politique est totale en Irak, où les forces du chiisme politique s’affrontent depuis les législatives d’octobre 2021 sur le nom du prochain Premier ministre.
Crise politique en Irak : des partisans de Sadr pénètrent dans le palais de la République à Bagdad https://t.co/rFd79posDr pic.twitter.com/BJDU5mlq2S
— La Libre (@lalibrebe) August 29, 2022
Moqtada Sadr, incontournable depuis tant d’années
Lorsqu’il brandit son index et fronce les sourcils, l’Irak retient son souffle : l’impétueux Moqtada Sadr pèse de toute son aura de religieux chiite sur la scène politique –et dans la rue– malgré des prises de positions souvent changeantes.
Fort d’une immense base populaire, l’ex-chef de milice au turban noir, signe des descendants de Mahomet, a une nouvelle fois démontré qu’il était capable de rebattre les cartes en Irak avec un tweet. Lundi, dans un court texte, il a annoncé son « retrait définitif » de la politique et la fermeture de toutes les institutions liées à son mouvement. Un ordre aussitôt appliqué à la lettre par ses partisans qui n’ont qu’un seul mot d’ordre : obéir à Moqtada.
Couvre-feu à Bagad, le palais de la République pris d’assaut
Par crainte de débordements, l’armée irakienne a décrété un couvre-feu à partir de 12 h 30 GMT à Bagdad, alors que des partisans de Moqtada Sadr envahissaient le palais de la République, un bâtiment gouvernemental, après que le leader chiite a annoncé son « retrait » de la politique.
Les sympathisants du chef religieux et politique « sont entrés dans le palais de la République », situé dans l’ultra-sécurisée Zone Verte dont les accès ont été fermés, a indiqué une source de sécurité sous couvert de l’anonymat. Selon un photographe de l’AFP, les manifestants ont pris place dans des fauteuils d’une salle de réunion, certains brandissant des drapeaux irakiens, d’autres prenant des selfies. D’autres encore se baignaient dans un bassin dans le jardin.
Le palais de la République est situé dans l’emblématique Zone Verte de Bagdad et accueille habituellement le Conseil des ministres. Hors de la Zone verte, dans les rues de Bagdad, plusieurs milliers de sadristes se dirigeaient vers cette enceinte du centre-ville en scandant « Moqtada ! Moqtada ! », selon un journaliste de l’AFP.