Le président Ebrahim Raïssi a appelé les forces de l’ordre à agir « fermement » contre les manifestants en Iran après neuf jours de protestations contre la mort d’une jeune femme détenue par la police des mÅ“urs, dans lesquelles plus de 40 personnes ont péri.
Pas question d’apaisement en Iran. Le président ultraconservateur Ebrahim Raïssi a appelé samedi les forces de l’ordre à agir « fermement » contre « ceux qui portent atteinte à la sécurité et la paix du pays et du peuple ». Ceux-ci protestent depuis neuf jours contre la mort d’une jeune femme détenue par la police des mÅ“urs.
La révolte tourne à la contestation anti-régime
Pour rappel, ces protestations ont débuté après la mort de Mahsa Amini, arrêtée le 13 septembre à Téhéran pour « port inapproprié des vêtements » et détenue ensuite par la police des mÅ“urs, dans un pays où le code vestimentaire pour les femmes est strict. Encore aujourd’hui, les autorités nient toute implication dans la mort de cette jeune femme de 22 ans. Mais depuis son décès, des Iraniens descendent tous les jours dans la rue pour crier leur colère. Parmi les images fortes de ces derniers jours, des jeunes femmes iraniennes brûlent leur foulard.Â
De violents affrontements depuis dix jours
Nouveau symbole de la révolte, le visage d’Hadis Nafaji vient s’ajouter à la liste des personnes décédées depuis le début de la mobilisation. En dix jours, l’ONG Iran Human Rights fait état d’au moins 54 manifestants tués alors que le bilan officiel iranien estime à 41 le nombre de manifestants et de forces de l’ordre tués au cours des violents affrontements.
En Iran, les femmes doivent se couvrir les cheveux et le corps jusqu’en dessous des genoux et ne doivent pas porter des pantalons serrés ou des jeans troués, entre autres. Le parti réformateur de « l’Union du peuple de l’Iran islamique » a exhorté samedi l’État à annuler l’obligation du port du voile et à libérer les personnes arrêtées.
La connexion Internet est toujours perturbée samedi, avec le blocage de WhatsApp et Instagram. Le PDG de SpaceX, Elon Musk, a affirmé vendredi, qu’il activait le service Internet par satellite de sa société Starlink, en réponse au tweet du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, selon lequel les États-Unis ont allégé les sanctions contre l’Iran « pour faire progresser la liberté d’Internet et la libre circulation de l’information » pour les Iraniens.