Depuis Cotonou, au Bénin, Kemi Seba, un activiste panafricain bien connu, s’est exprimé dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux au lendemain de son arrestation, puis de sa libération samedi dernier. Pour lui, Patrice Talon commet une grave erreur en tentant de l’arrêter.
Dans un message vidéo adressé à ses partisans sur les médias sociaux, Kemi Seba a commencé par adresser un message de paix à ses auditeurs, tout en soulignant sa fierté et sa détermination à poursuivre le combat pour la justice et la souveraineté africaine. Il a évoqué son arrestation récente, qu’il considère comme une erreur des autorités, et a remercié ses soutiens qui ont manifesté leur mécontentement suite à cet événement.
« Je pense qu’il est très important de vous dire que nous vous aimons, que nous vous remercions parce qu’au fin fond de la cellule, nous entendions les échos des policiers qui disaient qu’on parlait d’exploser la toile, à la seconde où ils ont fait l’erreur de nous arrêter », a-t-il déclaré avec vigueur.
L’activiste a ainsi dénoncé les tentatives de la « mafia de la Françafrique » de le capturer, ainsi que l’attitude du gouvernement béninois, qu’il accuse d’être un serviteur docile de l’impérialisme occidental et français. Il a relaté son expérience à l’aéroport de Cotonou, où il a été approché par le chef de la police, puis emmené pour un interrogatoire.
« Je suis ton (Patrice Talon) premier adversaire »
Dans ses propos, Kemi Séba a vertement critiqué le gouvernement béninois pour ses tentatives de répression et d’intimidation. Il a également évoqué les accusations portées contre lui, notamment celle d’incitation à l’insurrection ou de blanchiment de capitaux, qu’il juge infondées et ridicules.
S’adressant au président de la République Patrice Talon, Kemi Séba se voudra encore plus ferme et déterminé. « Tu peux exiler certains, tu peux pousser certains à fuir » mais pas moi, a-t-il voulu faire savoir à Patrice Talon à qui il indique qu’il est son « premier adversaire ».
Kemi Seba a rappelé son engagement en faveur de la non-violence, tout en insistant sur le fait qu’il ne se laissera pas intimider. « Les services américains me surveillent et ne m’impressionne pas. Le service israélien me surveille, il ne m’impressionne pas. Vous pensez sincèrement que c’est vous qui allez me faire peur ? » s’est interrogé le leader d’urgences panafricanistes.
« Vous avez été habitués à des politiciens que vous pouvez impressionner. Personne ne va m’impressionner. Sarkozy ne m’a pas impressionné. Même en prison, Hollande ne m’a pas impressionné.
Il a également évoqué la nécessité pour l’Afrique de chercher des partenariats géopolitiques pour renforcer sa souveraineté, tout en mettant en garde contre toute forme de néocolonialisme. Seba a conclu en se déclarant comme le principal adversaire du président béninois, Patrice Talon, et en réaffirmant sa détermination à lutter pour la souveraineté et la justice en Afrique.