Au Kenya, la police a exhumé 26 nouveaux corps sur le site de Shakahola, dans le comté de Kilifi. Les corps de 39 victimes ont été trouvés dans des fosses communes dans la ferme de celui qui leur demandait de mourir de faim pour retrouver Jésus.
La police a exhumé 26 nouveaux corps sur le site de Shakahola, dans le comté de Kilifi, au Kenya, ce qui porte à 73 le nombre total de corps exhumés à ce jour, rapporte le journal The Star, basé à Nairobi. Les fidèles avaient été appelés par leur leader, le pasteur Paul Mackenzie Nthenge, à «Â jeûner » pour rencontrer Jésus et atteindre le paradis.
Alors que les fouilles continuent et que le bilan humain s’alourdit, l’affaire provoque des réactions en cascade au Kenya. Ce scandale ravive le débat sur le contrôle des cultes dans le pays majoritairement chrétien, où « pasteurs », « Eglises » et autres mouvements religieux marginaux défraient la chronique.
Le président kényan William Ruto s’indigne
Le président William Ruto s’est ainsi exprimé pour la première fois sur cette affaire, ce lundi matin. Selon lui, la situation à Shakahola s’apparente à du « terrorisme ». Il a qualifié le pasteur Paul Mackenzie Nthenge de « criminel » dont la place est en prison.
Le ministre de l’Intérieur kényan avait déjà qualifié sur Twitter dimanche les décès de «Â massacre » et déclaré que le terrain était désormais considéré comme une «Â scène de crime ». Il a prévu de se rendre sur place demain et a annoncé des renforts pour appuyer les recherches. Les enquêteurs ont plus de 300 hectares de terrain à passer au peigne fin. Et des fidèles sont peut-être encore en vie.
La Croix-Rouge kényane a enregistré 112 signalements de personnes portées disparues
La Croix-Rouge kényane a déjà enregistré 112 signalements de personnes portées disparues à son bureau de recherche sur place. Paul Mackenzie Nthenge s’est, lui, déjà rendu à la police et est en détention avec six de ses fidèles. Il avait déjà été arrêté le mois dernier après que deux enfants sont morts de faim. Mais il avait été libéré en échange d’une caution. L’affaire doit être examinée devant la justice le 2 mai 2023.