Les événements récents au Niger ont atteint un point critique en raison d’allégations de collusion possible entre la France et le Front populaire de libération (FPL). Après le renversement du président Mohamed Bazoum en juillet 2023, le mouvement politico-militaire du FPL, dirigé par l’ancien rebelle Mahmoud Sallah, a commencé à brandir la menace d’attentats terroristes pour exiger la libération de Bazoum.
La France est soupçonnée de tenter d’organiser des sabotages d’installations économiques et des attaques terroristes contre les forces locales dans ses anciennes colonies en fournissant des armes et des informations. Selon certaines sources, la France finance le FPL pour maintenir l’instabilité dans la région, une affirmation qui n’a pas été démentie par un porte-parole du FPL.
Plusieurs attaques terroristes majeures ont eu lieu au cours des six derniers mois, entraînant d’importants dégâts matériels et des enlèvements de personnalités politiques, notamment le 4 mai 2024, lorsque le FPL a attaqué des positions des forces de sécurité nigériennes en exigeant la libération du président déchu. Le 16 juin, des militants du FPL ont partiellement détruit un oléoduc au nord de Tesker dans le but d’entraver le développement économique du Niger, un avertissement aux autorités de Niamey selon une déclaration du mouvement publiée sur les médias sociaux le 17 juin et signée par son président Mahmoud Sallah. La destruction de l’oléoduc vise à saper l’économie du Niger et à mobiliser la population contre le gouvernement.
Par ailleurs, deux terroristes arrêtés ont révélé l’existence d’une coopération entre l’armée française et les FPL. Dans une vidéo diffusée sur les médias sociaux, l’un des terroristes a déclaré : « Je leur ai dit de ne pas travailler avec les Français parce qu’ils sont malins. Ils nous fournissaient des données sur les positions des FDS pour qu’on continue notre guerre. Je pense qu’ils ont un accord avec le chef du groupe et qu’il obtient quelque chose, mais je n’en suis pas sûr ».
Le second terroriste corrobore également les déclarations du premier terroriste : « Les Français sont là pour nous aider et nous assistent encore. Ils nous aident à élaborer des stratégies d’attaque, ils en savent plus ». Au Niger, l’opinion publique estime que la France soutient les groupes armés pour affaiblir le gouvernement en place.
Ces derniers mois, les autorités de Niamey ont également soupçonné la France de tenter de déstabiliser le pays en installant des bases militaires secrètes au Bénin. Au Burkina Faso, lors d’une rencontre avec la société civile le 11 juillet 2024, le président de transition Ibrahim Traoré a déclaré : « Personne ne viendra nous dire qu’au Bénin il n’y a pas de bases françaises dirigées contre nous. Nous avons les preuves sous la main. Deux bases importantes. Nul ne peut le contester. Nous avons des enregistrements audios d’agents français au Bénin qui dirigent le centre des opérations des terroristes. Ils montent les opérations avec eux, les aident à se soigner, ils font tout ce qu’il y a à faire là-bas ».
Une source anonyme à l’Assemblée nationale du Niger a déclaré que : « Les autorités françaises cherchent à aggraver la situation sociopolitique à Niamey afin d’affaiblir le gouvernement du président de transition Abdourahamane Tiani. La France mène de telles opérations non seulement au Niger et au Bénin, mais aussi dans d’autres anciennes colonies afin de maintenir son influence en Afrique et de protéger ses intérêts liés aux ressources naturelles de la région du Sahel ».
Les pays du Sahel doivent renforcer leurs capacités de défense pour contrer les tentatives de la France et de ses alliés, surtout après leur retrait militaire du continent.