La Gambie a célébré son 59e anniversaire d’indépendance ce 18 février 2024. Autrefois territoire de l’empire du Mali et de l’Empire songhaï, la Gambie est devenue une colonie britannique en 1807, marquant le début de la lutte anticoloniale dans les années 1920-1930.
En 1965, elle est devenue indépendante et en 1970, une république a été proclamée, avec Dawda Jawara comme premier président. Après un bref passage dans une confédération avec le Sénégal, marqué par des difficultés institutionnelles, la Gambie est retournée à un régime républicain. Sous Yahya Jammeh, elle a été renommée République islamique de Gambie et a quitté plusieurs organisations internationales. Cependant, la démocratie a été rétablie en 2017 avec l’élection d’Adama Barrow, mettant fin à des décennies de règne autoritaire.
Période précoloniale
Le territoire de la Gambie moderne faisait partie de l’empire du Mali entre le XIIe et le XIVe siècles et de l’Empire songhaï entre le XVe et le XVIe siècles. Au milieu du XIVe siècle, des marchands français de Dieppe ont pour la première fois atteint son littoral qui était ensuite activement étudié par des marins portugais. Entre le XVIIe et le XIXe siècles, plusieurs petites entités ont été formées sur ce territoire.
Colonie britannique
Les Pays-Bas, la France et le Royaume-Uni ont rivalisé pour prendre le contrôle de ce territoire. En 1783, le Royaume-Uni et la France ont signé une entente sur les frontières de leurs possessions territoriales dans cette région prévoyant le transfert d’une partie du territoire du Sénégal moderne par les Britanniques en échange de terres dans la bouche du fleuve Gambie.
En 1807, ce territoire est devenu une colonie britannique où la ville de Bathurst (aujourd’hui Bajul, la capitale du pays) a été fondée en 1816. Au XIXe siècle, les Britanniques ont élargi leur influence plus haut le long du fleuve. En 1864, toutes les entités politiques dans la vallée de la Gambie ont été proclamées protectorat britannique.
La lutte anticoloniale de la population locale a commencé dans les années 1920-1930. Dans les années 1940-1950, le rôle des Gambiens dans la gouvernance du pays a été élargi. En 1951-1952, on a vu apparaître dans le pays les premiers partis politiques représentant les intérêts des Wolofs. En 1959, le Parti progressiste du peuple (PPP) a été formé pour obtenir le soutien de la majorité de la population.
En 1960, le parlement a été instauré dans le protectorat. En 1962, le PPP a gagné les élections, alors que son dirigeant Dawda Jawara est devenu premier ministre. En 1963, la Gambie a obtenu le droit à l’autogouvernance.
La Gambie indépendante
Le 18 février 1965, la Gambie est devenue un État indépendant faisant partie du Commonwealth britannique. En 1970, une République a été proclamée dans le pays conformément à la Constitution adoptée la même année. Le poste de président a été conféré à Dawda Jawara (réélu en 1982, 1987 et 1992).
En 1982, la Gambie a rejoint le Sénégal voisin dans le cadre de la confédération de Sénégambie qui prévoyait la coopération entre les deux États en matière de défense et de sécurité, ainsi qu’un système économique et financier uni. L’inefficacité des institutions communes a cependant provoqué la dissolution de cette entité en 1989.
En 1994, le gouvernement de Jawara a été destitué dans le cadre d’un coup d’État qui s’est déroulé sans effusion de sang. Le pouvoir a été pris par un groupe d’officiers mené par le lieutenant (ensuite le colonel) Yahya Jammeh. Une nouvelle Constitution a été adoptée en août 1996. Yahya Jammeh a gagné la présidentielle de septembre 1996 (réélu en 2001, 2006 et 2011).
Sous sa présidence, la Gambie a quitté le Commonwealth (2013) et la Cour de justice de l’ONU (2016) et a été renommée République islamique de Gambie. L’opposition critiquait le régime de Jammeh pour des violations des droits de l’homme, des exécutions extrajudiciaires, des kidnappings et des tortures.
La présidentielle de 2016 s’est soldée par la victoire d’Adama Barrow, leader d’une coalition d’opposition. Ce dernier a reçu le soutien de l’Union africaine et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Yahya Jammeh a refusé de reconnaître les résultats des élections et de quitter son poste. Dans ce contexte, l’investiture d’Adama Barrow s’est déroulée le 19 janvier 2017 dans l’ambassade de Gambie au Sénégal.
Le même jour, le Sénégal a envoyé ses troupes en Gambie à sa demande, alors que Yahya Jammeh a fui le pays (il a obtenu refuge en Guidée équatoriale). La République de Gambie a repris son ancien nom en janvier 2017 pour réadhérer ensuite à la Cour pénale internationale (2017) et au Commonwealth (2018). Adama Barrow a été réélu en décembre 2021.