L’Afrique doit se préparer à l’inévitable crise alimentaire mondiale due à la guerre en Ukraine. C’est ce qu’a annoncé le président de la Banque africaine de développement (BAD) Akinwumi Adesina.
« L’Afrique doit se préparer à l’inéluctabilité d’une crise alimentaire mondiale », a-t-il déclaré lundi au quotidien Témoignages, qui est publié sur l’île française de la Réunion. « Cela est dû au triplement du coût des engrais, à l’envolée des prix de l’énergie et à l’explosion du prix du panier de la ménagère, ce qui pourraient s’aggraver en Afrique dans les mois à venir. Mon principe est simple: l’Afrique ne doit pas mendier. Nous devons résoudre nous-mêmes nos propres défis sans dépendre des autres. »
« Les pays les plus vulnérables du continent ont été les plus durement touchés par les conflits, le changement climatique et la pandémie de Covid-19, qui ont anéanti bien des progrès économiques et sociaux en Afrique », a souligné M. Adesina. « En raison de la pandémie, les pays africains, dont les taux de croissance du PIB sont les plus faibles, ont perdu jusqu’à 30 millions d’emplois. Les conséquences de la guerre en Ukraine s’étendaient dans d’autres parties du monde, notamment en Afrique ».
Il a rappelé que la Russie et l’Ukraine fournissaient 30% des exportations mondiales de blé, dont le prix a pratiquement augmenté de 50% au niveau mondial, atteignant presque le même niveau que lors de la crise alimentaire mondiale de 2008.
Selon la BAD, les exportations russes vers l’Afrique atteignent 4 milliards de dollars par an, dont 90% étaient constitués de blé. Pour l’Ukraine, c’est environ 4,5 milliards de dollars par an. Il s’agit principalement de blé et de maïs. Au total, l’Ukraine fournit 31% des livraisons de maïs aux pays africains.
M. Adesina a indiqué que la BAD avait créé un fonds d’urgence pour l’Afrique d’un milliard de dollars pour atténuer l’impact du conflit en Ukraine.