Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a annoncé, jeudi à Alger, que l’Algérie a décidé de faire don d’une centrale électrique solaire à Cuba et d’annuler les intérêts sur la dette cubaine.
Le président cubain Miguel Diaz-Canel Bermúdez, est arrivé mercredi soir en Algérie pour une visite de travail. En effet, depuis le 7 février 1962, Cuba est placé sous embargo américain, un blocus qui pèse sur le développement économique de l’île. Ce jeudi 17 novembre à Alger, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune a annoncé une série d’aides économiques à Cuba pour l’aider à sortir de cette situation économique difficile.
« L’Algérie a décidé d’atténuer les difficultés auxquelles fait face l’économie cubaine en annulant tous les intérêts sur la dette cubaine », a annoncé le président Tebboune dans une déclaration conjointe avec son homologue cubain, M. Miguel Diaz-Canel Bermudez à l’issue de leurs entretiens au siège de la Présidence de la République de l’Algérie. Il a été décidé également de faire don à Cuba d’une centrale électrique solaire pour approvisionner la capitale La Havane en électricité, a ajouté le président de la République.
Dans une déclaration conjointe avec son homologue, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que l’Algérie et Cuba entretiennent « des relations historiques qui se sont consolidées par les valeurs de liberté, de paix et de justice ». Il a réaffirmé, à cette occasion, « la solidarité permanente de l’Algérie avec le peuple cubain, en vue de lever le blocus économique, commercial et financier qui lui est imposé depuis plus de 60 ans, mû par notre conviction des principes des Nations Unies et de la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU qui appelle à la levée de ce blocus ».
60 ans d’embargo américain
Il y a 60 ans, John Fitzgerald Kennedy, président des États-Unis, annonçait l’interdiction des exportations et importations, des sanctions totales contre la petite île des Caraïbes qui venait de mettre fin au régime pro-américain du dictateur Batista. Au nom de la « lutte contre le communisme » d’abord, puis de « la défense des droits de l’homme ».
L’imposition d’un embargo le 7 février 1962 répondait à un climat de confrontation croissante entre les deux pays voisins, qui culminera avec la crise des missiles en octobre de la même année, plongeant le monde au bord de la guerre nucléaire. En face, aucune concession n’a jamais été obtenue de La Havane, déterminée à être communiste « au nez et à la barbe de l’empire », comme disait Fidel Castro.
Les Nations unies ont plusieurs fois exigé la fin de l’embargo américain. En début novembre, l’Assemblée générale de l’ONU a voté à une écrasante majorité pour dénoncer ce blocus. C’est la 30e fois que l’organisation vote une telle résolution mais ce scrutin a suscité l’espoir à La Havane. Comme d’habitude, à une immense majorité : 185 pour, 2 contre – les États-Unis et Israël – et 2 abstentions, celles du Brésil et de l’Ukraine.