Le régime militaire au Niger, issu d’un coup d’État en juillet, a appelé le Togo à jouer un rôle de médiateur dans les négociations avec la communauté internationale, en particulier avec les pays ouest-africains qui ont imposé des sanctions à la suite du coup d’État.
Le ministre nigérien de la Défense, le général Salifou Moby, s’est entretenu avec le président togolais Faure Gnassingbé lors d’une réunion à Lomé. Au cours de cette reunion, le général Salifou Moby a demandé au président du Togo d’agir en tant que médiateur pour faciliter le dialogue avec ses partenaires nationaux et internationaux.
Cette démarche s’inscrit dans le contexte d’une impasse persistante entre le Niger et la CEDEAO concernant la restauration de l’ordre constitutionnel. Le Niger insiste sur la nécessité d’une période transitoire de trois ans avant de rétablir l’ordre constitutionnel, en raison des défis sécuritaires auxquels le pays est confronté, notamment des insurrections jihadistes.
Le Togo prêt à « aider en tant que facilitateur »
Le Togo, qui cherche régulièrement à jouer un rôle de médiateur dans la région ouest-africaine, a accepté la demande du Niger. Le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, a indiqué que son pays était prêt à « aider en tant que facilitateur » dans les négociations entre le Niger et la communauté internationale. Le Togo est également désigné comme pays garant du retrait des forces militaires françaises au Niger, conformément à un accord en cours.
Pour rappel, après le coup d’État de juillet, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a imposé des sanctions financières sévères au Niger pour inciter les militaires au pouvoir à rétablir l’ordre constitutionnel. Mais, bien que membre de la CEDEAO, le Togo a pris des initiatives bilatérales pour dialoguer avec le régime militaire nigérien malgré les sanctions régionales.
La démarche togolaise a été louée par les autorités nigériennes qui ont qualifié les sanctions de la CEDEAO de »cyniques ». Cependant, le Niger dit rester ouvert au dialogue avec la communauté internationale, « même si des dispositions ont été prises pour que nous ne puissions plus parler avec » elle.