Live logo
Live logo
AccueilNews - InfosSociétéLe triste destin de Moïse Jovenel, entrepreneur prospère puis président

Le triste destin de Moïse Jovenel, entrepreneur prospère puis président

- Publicité-
BIIC

Assassiné mercredi dans son pays des Caraïbes englué dans une profonde crise, le président haïtien Jovenel Moïse a connu une fructueuse carrière d’entrepreneur avant un mandat à la présidence au cours duquel il a vu le soutien de la population s’éroder, son pouvoir étant largement critiqué.

Elu en 2016 au terme d’un marathon électoral mouvementé, il était inconnu du grand public au printemps 2015 lorsqu’il est apparu sur la scène politique.  C’est finalement très isolé, avec un parlement suspendu et gouvernant par décrets, qu’il a terminé de façon tragique son mandat unique, à l’âge de 53 ans, cible d’une attaque à son domicile. 

Ce père de deux enfants a été incapable d’arrêter la spirale descendante de sa nation, la plus pauvre du continent américain, et notamment les violences qui gangrènent la vie des habitants. Issu d’une famille modeste – un père mécanicien et agriculteur, une mère couturière et commerçante -, ce natif de Trou du Nord, dans le département du Nord-Est, poursuit des études jusqu’à la Faculté des sciences de l’éducation à l’université haïtienne Quisqueya.

Sa famille s’était installée dans la capitale Port-au-Prince en 1974. En 1996, tout jeune marié avec sa camarade de classe Martine, il retourne dans son département natal avec un rêve: refaire de Haïti une contrée « essentiellement agricole » en développant l’arrière-pays.

Selon la biographie disponible sur son site internet, il crée alors grâce à des fonds de capital-investissement un commerce de pièces détachées automobiles et une première plantation de bananes de 10 hectares. Sa dernière bananeraie biologique est la plus vaste du pays (près de 1.000 hectares). D’où son surnom après son entrée en lice dans la course à la présidence: « Nèg Bannan nan », soit « l’homme-banane » en créole.

Sensibilisé à l’importance de l’eau potable, il noue un partenariat avec le spécialiste Culligan et ouvre en 2001 une usine de distribution dans les régions du Nord-Est et du Nord-Ouest. Puis il s’intéresse à l’électrification régionale, créant en 2008 avec des associés une société ad hoc.

- Publicité-

En 2012, il lance la première zone franche agricole d’Haïti, et y installe sa société Agritrans pour laquelle il a décroché un prêt participatif de six millions de dollars auprès du gouvernement de son prédécesseur Michel Martelly. D’après le site de M. Moïse, ce dispositif a permis de développer des dizaines de projets agricoles et « de créer près de 3.000 emplois directs et 10.000 emplois indirects ».

Minorité aisée

Son entrée fracassante en politique, c’est d’ailleurs à M. Martelly qu’il la doit: le président sortant – qui ne pouvait briguer un second mandat – le choisit au printemps 2015 pour représenter son parti Tet Kale (PHTK), avec l’objectif d’assurer sa succession.

Avait alors débuté une campagne électorale très active centrée sur lui, notamment sur les réseaux sociaux encore sous-exploités par la classe politique traditionnelle, financée par de grands industriels et des membres de l’élite économique, la même minorité aisée qui entourait M. Martelly.

- Publicité-

Une fois élu, Jovenel Moïse s’engage à assainir le pays, miné par la corruption. Mais, assez vite, ce sont certains de ses propres collaborateurs qui se retrouvent soupçonnés de détournements de fonds publics.

Année après année, des enquêtes parlementaires, des enquêtes d’ONG ou des enquêtes de la Cour des comptes confirment que la corruption continue d’imprégner les institutions haïtiennes, malgré la valse des ministres et hauts fonctionnaires.

Comme une bonne partie de la classe politique, y compris avant lui, M. Moïse peine notamment à rendre des comptes sur la façon dont a été utilisé l’argent prêté dans le cadre du programme Petrocaribe, initié par l’ancien président vénézuélien Hugo Chavez, qui permet à plusieurs pays d’Amérique latine et des Caraïbes d’acquérir des produits pétroliers à un coût avantageux. 

Jovenel Moïse a nommé sept Premiers ministres en quatre ans et a échoué à mener une grande réforme constitutionnelle qu’il appelait de ses voeux, suscitant des critiques et de l’incompréhension jusque dans son propre camp.

Sa fin de présidence a été marquée par une autre vive controverse, lui estimant que son mandat prendrait fin le 7 février 2022, alors que pour l’opposition et une partie de la société civile celui-ci s’était achevé le 7 février 2021. Ce désaccord tenait au fait que M. Moïse avait été élu à l’issue d’un scrutin annulé pour fraudes, puis réélu un an plus tard.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici
Captcha verification failed!
Le score de l'utilisateur captcha a échoué. Contactez nous s'il vous plait!
Monde

Allemagne: l’ancien président Horst Koehler s’est éteint à l’âge de 81 ans

Bénin

Candidature à la présidence de la BAD: Romuald Wadagni se retire

Côte d'Ivoire

Côte d’Ivoire: le gouvernement dévoile les prix des produits pétroliers pour février 2025

Togo

Elections sénatoriales au Togo: démarrage officielle de la campagne

Bénin

Stages statutaires de la Police républicaine pour 2025: les dates des épreuves sportives dévoilées

L’Ukraine s’aligne-t-elle systématiquement sur les positions françaises en Afrique ?

Ouganda

L’armée ougandaise renforce ses positions dans l’est de la RDC

Bénin

Assemblée nationale: Vitali Boton fait le point des travaux de la 2è session ordinaire

Bénin

Bénin – Recrutement de 796 fonctionnaires au ministère de la santé: la liste des candidatures rejetées dévoilée

Bénin

Coopération: arrivée à  Cotonou du nouvel Ambassadeur du Niger près le Bénin