Les États-Unis ont obtenu l’accord pour établir une base militaire près de la ville d’Odienné, en Côte d’Ivoire. Ce redéploiement fait suite à l’expulsion des troupes américaines du Niger.
La Côte d’Ivoire a donné son accord pour la création d’une base militaire américaine près d’Odienné, dans le nord-ouest du pays. Cette décision, rapportée par Le Monde le 8 juillet, n’a pas encore été confirmée officiellement par le porte-parole du gouvernement ivoirien. Néanmoins, plusieurs sources proches du dossier affirment que ce nouvel avant-poste renforcera la présence militaire américaine en Afrique de l’Ouest, où la menace des groupes armés sahéliens est en constante augmentation.
Le Commandement des États-Unis pour l’Afrique (Africom) a dû redéployer ses forces après que le Niger, autrefois un allié stratégique de Washington dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et au Sahara, a changé de cap sous la direction du général Abdourahamane Tiani. Le pays a, en effet, exigé le départ des soldats américains en mars dernier, invoquant la souveraineté nationale et les aspirations du peuple.
Un accord pour le départ des quelque mille soldats américains a été trouvé en mai, et le Niger a depuis noué une alliance avec la Russie, accueillant des hommes de l’Africa Corps, le nouveau dispositif russe en Afrique.
Ce changement a obligé les États-Unis à chercher une nouvelle base d’opérations dans la région. Selon une source proche des services de renseignement ivoiriens, plusieurs options ont été envisagées, mais la Côte d’Ivoire a été retenue comme la meilleure alternative en raison de la stabilité relative et des relations étroites entre les deux pays.
L’armée américaine et les forces ivoiriennes mènent régulièrement des formations conjointes contre le terrorisme. De plus, Africom organise chaque année en Côte d’Ivoire l’exercice « Flintlock », un entraînement de forces spéciales regroupant plusieurs pays africains. Les liens entre Washington et Abidjan se sont encore renforcés en janvier lors de la visite du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, et en avril, avec la visite du général Michael Langley, commandant d’Africom, qui a annoncé un investissement de plus de 65 millions de dollars en Côte d’Ivoire en 2024.
Changements dans la présence Militaire Française en Afrique
Parallèlement, la France, qui a été successivement chassée du Mali, du Burkina Faso et du Niger entre 2020 et 2023, envisage de réduire sa présence militaire en Afrique. Ses bases au Gabon, au Tchad, au Sénégal et en Côte d’Ivoire pourraient voir une réduction de leur personnel, à l’exception de Djibouti. Jean-Marie Bockel, l’envoyé personnel du président Emmanuel Macron en Afrique, doit soumettre ses recommandations à ce sujet au chef de l’État ce mois-ci.