Le suivi sanitaire des prisonniers semble poser un problème dans les maisons d’arrêt du Bénin et surtout dans les prisons civiles d’Akpro-Missérété et d’Abomey-Calavi. De plus en plus, des prisonniers y décèdent suite à des ennuis sanitaires.
Après avoir essayé en vain de rentrer en contact avec leurs médecins traitants le plus tôt que possible, ils sont nombreux à être tardivement référés dans les centres de santé. Mais une fois sur leurs lits d’hospitalisation, menottes au poignet, les soins n’arrivent plus à les épargner du pire. Ainsi, les prisons du Bénin semblent devenir la vallée de l’ombre de la mort pour certains pensionnaires de ces lieux qui doivent craindre de tomber malade.
Sortir sain et sauf des prisons du Bénin après avoir purgé sa peine, relèverait-il du miracle ? À cette question, on est tenté de répondre par l’affirmative. Quand bien même, ils sont nombreux ceux qui sortent chaque jour des maisons carcérales du Bénin en bon état, des cas de décès de prisonniers suite à la dégradation de leur état de santé deviennent aussi récurrents.
Le dernier cas en date est celui de l’opposant Latif Radji, décédé le lundi 1er juillet dernier, à Porto-Novo au Centre Hospitalier Universitaire Départemental de l’Ouémé, menottes au poignet. Avant lui, le parti Les Démocrates pleurait Mounirou Odjo qui a connu aussi le même sort que Latif Radji, un peu après sa libération.
Mais avant ces deux opposants, il y avait d’autres personnalités politiques et cadres administratifs cités dans diverses affaires portées devant la justice, qui ont connu aussi cette fin tragique. Il est impossible pour les béninois d’oublier la mort de l’ancien Directeur Général de l’Agence Nationale des Transports Terrestres (Anatt) feu Thomas Agbéva décédé le 15 juillet 2022, alors qu’il était incarcéré à la prison civile d’Akpro-Missérété.
Avant Agbéva, ce fut le cas de l’ancien Secrétaire Général de la mairie d’Abomey-Calavi, feu Sébastien Kinsiklounon détenu à la prison civile de Calavi dans une affaire domaniale. Il a rendu l’âme au Cnhu-Hkm le 18 mars 2022. Toujours au Cnhu-Hkm de Cotonou, un voleur détenu à la prison civile d’Abomey-Calavi s’est éteint le 15 mai 2023 dès suite à une infection pulmonaire selon les informations rapportées par la nouvelle tribune.
Au regard de ces cas, la question du suivi sanitaire des prisonniers au Bénin se pose avec acuité. Alors, il est urgent que les responsabilités soient situées afin que les prisons du Bénin cessent de dégager l’odeur de la vallée de l’ombre de la mort.