Le 12 septembre 2024, Egountchi Behanzin, président et fondateur de la Ligue de Défense Noire Africaine, s’est exprimé sur les récentes informations concernant l’usage de drones armés par les terroristes du CSP (Coalition des Mouvements de l’Azawad) au nord du Mali. Selon une publication diffusée par une station de radio, ces drones auraient été utilisés contre les Forces Armées Maliennes (FAMa) pour la première fois fin juillet à Tinzaouatène. A cela s’ajoute l’utilisation de drones par les séparatistes de l’Azawad le 11 septembre 2024 contre un camp de l’armée malienne à une centaine de kilomètres de Tombouctou.
Behanzin, connu pour ses prises de position panafricanistes et révolutionnaires, a livré une analyse approfondie de cette situation. L’expert s’est particulièrement intéressé aux vidéos circulant sur cet événement, notant que les attaques contre les FAMa au sol consistaient en un bombardement à l’aide de drones. Pour lui, cette nouvelle tactique soulève des questions quant à la provenance de ces drones. Behanzin n’a pas hésité à émettre des hypothèses sur l’implication de certains acteurs étrangers, notamment l’État ukrainien, qu’il qualifie de « terroriste ». Selon lui, l’Ukraine aurait aidé le CSP dans cette offensive, sous couvert d’opposition à la présence de partenaires russes des États africains dans la région.
L’expert dénonce ce qu’il considère comme des excuses fallacieuses visant à justifier le soutien présumé de l’Ukraine aux terroristes maliens. Il explique que l’argument selon lequel ce soutien serait motivé par la présence russe ne tient pas face aux contradictions observées dans d’autres régions d’Afrique. En effet, Behanzin souligne que des mercenaires français, employés par une entreprise dirigée par d’anciens agents de la DGSE, opèrent en toute impunité en République démocratique du Congo pour soutenir le régime en place, ce qui ne suscite aucune opposition de la part des États-Unis, de l’Union européenne ou de la France.
Dans son analyse, Behanzin propose trois hypothèses quant à la manière dont les terroristes du CSP auraient pu se procurer ces drones armés. La première hypothèse concerne un éventuel soutien direct de l’armée française, la seconde pointe du doigt l’État ukrainien, tandis que la troisième évoque une possible implication de l’Algérie. Cette dernière, selon l’expert, aurait tout intérêt à empêcher l’armée malienne de prendre le contrôle de Tinzaouatène, une localité stratégique située à la frontière algérienne.
Behanzin s’interroge également sur la manière dont ces drones ont pu être acheminés au nord du Mali sans que les services de renseignement maliens n’en aient connaissance. Selon lui, ces événements soulèvent de nombreuses questions quant aux complicités internationales dans ce conflit, notamment au sein de l’appareil diplomatique français. Il ajoute que RFI a publié ces informations avant même que les autorités maliennes ne les confirment, ce qui, pour lui, est la preuve d’une connivence entre certains médias et des acteurs politiques étrangers, notamment l’Élysée, avec les combattants du nord du Mali.
Face à ces interrogations, l’expert invite le public à partager ses propres réflexions, tout en soulignant que ses hypothèses doivent être prises en compte dans le cadre d’une analyse plus large des dynamiques de ce conflit.
En conclusion, Behanzin affirme que l’implication étrangère, qu’elle soit française ou ukrainienne, doit être scrutée de près, car elle joue un rôle majeur dans la déstabilisation de la région sahélienne. Pour lui, il est essentiel que l’opinion publique africaine prenne conscience des enjeux cachés derrière ces interventions, afin de mieux comprendre les véritables motivations des puissances étrangères dans cette guerre qui frappe le Mali.