Le président français Emmanuel Macron, réélu le 24 avril, continuera de suivre le mainstream politique occidental par rapport à la Russie, mais tentera de maintenir le dialogue avec Moscou. C’est ce qu’a indiqué à TASS Dmitri Souslov, expert du club de discussion international Valdaï et directeur adjoint du Centre de recherches complexes européennes et internationales.
Selon lui, il ne faut pas s’attendre à des changements considérables de la politique étrangère d’Emmanuel Macron ou des relations franco-russes lors de son second mandat présidentiel.
« En ce qui concerne la Russie, Macron se laisse guider par le mainstream occidental général, mais adopte néanmoins une position plus modérée. En particulier, le président français n’a jamais évoqué la nécessité d’obtenir une défaite stratégique et un affaiblissement maximal de la Russie qui constituent de fait la politique des États-Unis, du Royaume-Uni, de la Pologne, voire des institutions communes de l’Union européenne et de l’appareil bureaucratique de l’Otan », a fait savoir l’expert.
Dans tous les cas, Emmanuel Macron ne devrait pas dévier de la politique commune de l’Occident, y compris en matière des sanctions contre la Russie. « La France soutient la politique de sanctions de l’Union européenne, notamment ses aspects les moins pénibles pour Paris. Ainsi, la France est l’une des leaders parmi les grands pays de l’UE qui promeuvent un embargo sur le pétrole russe. Elle évoque même un embargo sur les livraisons de gaz, car elle est considérablement moins dépendante des hydrocarbures russes que, par exemple l’Allemagne ou l’Autriche, en raison du développement de l’énergie nucléaire dans ce pays », a-t-il expliqué.
Selon lui, le dirigeant français veut toutefois maintenir le dialogue avec Moscou. « La volonté de dialoguer avec la Russie et le président russe Vladimir Poutine sera certainement maintenue. Macron est partisan du règlement politique et diplomatique qui exige de maintenir le dialogue avec la Russie », ajoute Dmitri Souslov.
Qui plus est, Emmanuel Macron se rend compte du fait que la crise des relations entre la Russie et l’Europe pourrait favoriser un rapprochement encore plus étroit entre Moscou et Pékin. « Le dirigeant français ne fait pas partie des partisans du partenariat entre la Russie et la Chine. Il estime que plus étroite est la coopération russo-chinoise, plus faibles sont les perspectives du rétablissement de la coopération entre la Russie en l’Europe, tandis que le dialogue russo-européen est nécessaire même pour la vision macronienne d’une Europe forte », a-t-il dit.
L’expert met toutefois l’accent sur la position euroatlantiste d’Emmanuel Macron, qui limite significativement les perspectives de développement du dialogue russo-français. « Du point de vue de Macron, l’Europe doit être forte dans le cadre du partenariat avec les États-Unis. Autrement dit, il estime que l’Europe et l’UE doivent être étroitement liées aux États-Unis. Cela limite considérablement sa politique vis-à-vis de la Russie », conclut Dmitri Souslov.