La France n’a pas apprécié les propos du Premier ministre malien qui a accusé Paris d’abandonner en plein vol le Mali, dans un contexte sécuritaire qui laisse à désirer. Très remontée, elle a dénoncé, lundi, l’hypocrisie et la mauvaise foi des autorités maliennes.
« La nouvelle situation née de la fin de Barkhane, plaçant le Mali devant le fait accompli et l’exposant à une espèce d’abandon en plein vol, nous conduit à explorer les voies et moyens pour mieux assurer la sécurité de manière autonome avec d’autres partenaires ». Ces mots prononcés par le Premier ministre malien, Choguel Maïga, le samedi 25 septembre, à l’ONU, ont généré la frustration dans l’administration française.
Lundi, la ministre française des Armées, Florence Parly, a dénoncé un discours d’”hypocrisie” et « de mauvaise foi » : «Â C’est beaucoup d’hypocrisie, c’est beaucoup de mauvaise foi, beaucoup d’indécence, surtout parce que ces propos ont été tenus le samedi 25 septembre. Or, le vendredi 24 septembre, un 52e militaire français a donné sa vie pour combattre le terrorisme au Sahel. », se révolte-t-elle, précisant que la France n’a pas l’intention de s’en aller. «Â Quand on a 5 000 soldats et qu’on se désengage de trois emprises, et qu’on a l’intention d’en laisser encore plusieurs milliers, ce n’est pas l’attitude normale d’un pays qui a l’intention de s’en aller ».
L’intervention de la ministre Florence Parly a été appuyée par celle du chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian. « La transformation de notre dispositif militaire au Sahel ne constitue ni un départ du Mali, ni une décision unilatérale, et il est faux d’affirmer le contraire », a-t-il déclaré.