Le Mali semble avoir franchi une étape décisive dans son projet de retrait de la CEDEAO, une démarche entamée le 29 janvier 2024. À la date du 15 janvier 2025, cette question s’est clarifiée en faveur de Bamako, à moins de 14 jours de la date limite. La CEDEAO a pris acte de cette décision et a décidé de mettre en Å“uvre l’article 91 de son traité révisé.
Dans une lettre datée du 13 janvier 2025, le Président de la Commission de la CEDEAO, Dr Alieu Touray, a tranché la question du retrait du Mali et a proposé une réunion de séparation entre l’organisation et la République du Mali. Ce processus prend désormais une tournure officielle, et la réaction de la junte malienne est attendue.
En effet, l’article 91 du traité révisé de 1993 permettra de départager les opinions lors de la réunion finale de séparation à Bamako. Cette disposition stipule qu’un État souhaitant se retirer doit notifier par écrit sa décision au Secrétaire exécutif, avec un délai d’un an pour ce faire. Si la notification n’est pas retirée à la fin de ce délai, l’État cesse d’être membre de la Communauté. Pendant ce délai, l’État concerné continue de respecter ses obligations envers la CEDEAO.
En conformité avec cette règle, le Mali a respecté cette procédure en adressant une note verbale à la CEDEAO le 29 janvier 2024. Dans cette correspondance, la CEDEAO a précisé les modalités de ce retrait, qui sera effective à partir du 29 janvier 2025, conformément aux textes en vigueur.
Lors de la 66e session de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement, tenue à Abuja, au Nigeria, le 15 décembre 2024, la CEDEAO a effectivement pris note de la décision malienne et a mandaté son président de commission pour organiser une réunion de séparation entre les deux parties, comme le souligne la lettre envoyée à l’autorité de Bamako.
Bien que le retrait du Mali soit un précédent sans équivalent, il s’inscrit dans un cadre diplomatique précis. La CEDEAO a exprimé son respect pour les engagements stipulés dans le traité révisé, tout en assurant une transition en douceur. La lettre reflète un ton respectueux et une volonté de maintenir des relations cordiales malgré cette rupture institutionnelle. Le président de la Commission conclut par des salutations empreintes de respect mutuel : « Monsieur le ministre, je vous prie de recevoir les assurances de ma très haute considération. »
Pour le Mali, cette décision est un signe de souveraineté et de fidélité envers la Confédération de l’AES. En quittant la CEDEAO, Bamako cherche à réaffirmer son indépendance et à redéfinir ses priorités régionales.
Toujours à la tête de la Confédération nouvellement créée, la junte de Bamako reste déterminée à poursuivre son retrait de la CEDEAO et rejette toute forme de médiation, arguant de la souveraineté du Mali pour prendre librement ses décisions. Cependant, l’esprit de bon voisinage et de coexistence pacifique entre les peuples de l’AES et ceux de la CEDEAO demeure une priorité pour les juntes de Ouagadougou, Bamako et Niamey.