Issa Kaou N’Djim, une figure influente dans le paysage politico-médiatique malien, est jugé ce lundi 23 décembre pour « offense publique envers un chef d’État étranger » et « injures via des systèmes d’information », selon les informations de RFI.
Lors d’une émission sur Joliba TV, il avait mis en doute la véracité d’un supposé coup d’État déjoué au Burkina Faso. En conséquence, la chaîne malienne, dont la licence a été révoquée, a été suspendue pour six mois.
Lors de son passage sur le plateau de Joliba TV, il avait exprimé des doutes quant à l’authenticité des images diffusées par la télévision d’État burkinabè RTB, qui présentaient une tentative de coup d’État déjouée. Selon lui, ces images ressemblaient à un « montage » ou une « mise en scène », et il les qualifiait même de « peu professionnels », estimant qu’elles avaient pour mais de « détourner l’attention du public de véritables enjeux ».
Cela lui a valorisé des poursuites pour « offense » et « blessures » envers le président de transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré. L’avocat d’Issa Kaou N’Djim, Maître Boubacar Soumaré, s’étonne de ces accusations : « Je n’ai pas entendu d’injures ni d’offense. On entend des propositions bien plus graves chaque jour dans les médias sahéliens ! » L’avocat plaidera donc la relaxe, soulignant que « la liberté d’expression est en jeu dans cette affaire », alors même que Joliba TV a été suspendue pour cette émission.
Cependant, de nombreux observateurs craignent que le procès d’Issa Kaou N’Djim ne soit en réalité un procès politique. L’ONG Amnesty International a qualifié cette procédure d‘« abus des autorités maliennes et burkinabè ».
Notons que cela fait désormais plus d’un mois qu’Issa Kaou N’Djim est en détention.