Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a lancé un appel pressant au Mali pour annuler sans délai la suspension des activités des partis politiques.
Au Mali, les autorités militaires ont décrété mercredi la suspension «Â jusqu’à nouvel ordre » des activités des partis et des associations à caractère politique, coupables selon eux de «Â subversion ». La Haute autorité de la communication (HAC) a également emboîté le pas en invitant « tous les médias (radios, télés, journaux écrits et en ligne) à arrêter toute diffusion et publication des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations », dit-elle dans un communiqué. Â
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme s’est dit «Â profondément préoccupé » par la suspension des activités des partis. Le décret «Â doit être immédiatement abrogé », a-t-il dit sur le réseau social X. Le porte-parole du Département d’État américain, Matthew Miller, a dénoncé jeudi cette décision et a appelé le Mali à organiser des élections. «Â La liberté d’expression et la liberté d’association sont essentielles à une société ouverte », a-t-il déclaré devant la presse. Â
«Â Nous appelons le gouvernement de transition du Mali à honorer ses engagements envers ses citoyens et à organiser des élections libres et équitables », a-t-il dit.
Reporters sans frontières a dénoncé l’interdiction faite aux médias comme «Â une mesure de censure qui s’inscrit dans le continuum du musellement » de l’information pratiquée selon elle sous la junte.
Ce nouveau tour de vis a suscité de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux, bien que l’opposition soit dans une large mesure condamnée au silence au Mali. La Maison de la presse, organisation non gouvernementale de tutelle parlant au nom d’une partie de la profession, a appelé la presse «Â à ne pas se soumettre aux injonctions de la HACÂ ».