La Russie est favorable à l’établissement d’un dialogue politique inclusif entre toutes les parties au conflit au Mali. C’est ce qu’a déclaré mardi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse à l’issue de sa visite en Algérie.
« En ce qui concerne la crise au Mali, nous restons convaincus de la nécessité d’aider toutes les parties maliennes à établir un dialogue politique inclusif pour rétablir la concorde nationale, et nous pensons que l’accord de paix d’Alger de 2015 fournit une bonne base pour cela », a-t-il déclaré.
« Nous pensons que résoudre les problèmes du Mali en déclarant des sanctions contre les dirigeants actuels est contre-productif », a poursuivi le chef de la diplomatie russe.
Rupture des accords de défense avec la France
Les autorités militaires du Mali ont annoncé rompre les accords de défense avec la France et ses partenaires européens. C’est ce qu’a annoncé le 03 mai dernier, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte- parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga.
« Les autorités maliennes rompent les Accords de statut des forces (Status of Force Agreements, ou Sofa) fixant le cadre juridique de la présence au Mali des forces française Barkhane et européenne Takuba, ainsi que le traité de coopération en matière de défense conclu en 2014 entre le Mali et la France », a déclaré le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement malien.
Dans un communiqué lu à la télévision nationale, le porte-parole du gouvernement a invoqué les « atteintes flagrantes » à la souveraineté nationale et de « multiples violations » de l’espace aérien malien de la part des forces françaises. Les autorités maliennes ont déjà notifié cette dénonciation aux autorités françaises qui prendra effet six mois après cette notification, a-t-il précisé.
Pour rappel, la France, avec ses alliés de l’opération internationale antiterroriste Takuba, a annoncé, en février dernier, le retrait de ses troupes du Mali après que le gouvernement français a exigé que la France retire ses troupes sans délai. La décision de Bamako aurait été motivée par des violations persistantes des accords de défense. Le premier ministre malien Choguel Kokalla Maiga a déclaré que l’opération Takuba, qui comprend des unités des pays de l’Union européenne dirigées par la France, visait à diviser le Mali.
La France a lancé l’opération Barkhane en août 2014 pour combattre les groupes islamistes au Mali, au Burkina Faso, en Mauritanie, au Niger et au Tchad. Elle s’inscrit dans la continuité de l’opération Serval que les militaires français ont menée au Mali en 2013-2014.