Face aux démissions et dénonciations qui secouent Moele-Bénin depuis plusieurs jours, Jacques Ayadji est sorti de son mutisme. Dans une adresse à l’endroit des militants du parti le dimanche 27 juin 2021, Jacques Ayadji tente de minimiser les événements et parle d’une « crise de maturité ».
Le Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin) traverse depuis peu une période difficile. Même si Jacques Ayadji, dans son message, semble minimiser les effets de la crise, il est quand même évident que sa barque tangue. Des suspensions, suivies d’une vague de démissions et de dénonciations, ne peuvent clairement pas faire du bien à un jeune parti comme Moele-Bénin.
Croyez-moi, je comprends votre émotion et mesure votre inquiétude. Mais, rassurez-vous ! Notre parti est géré avec lucidité, sérénité et transparence.
Jacques Ayadji
Pour montrer qu’il n’y a pas péril en la demeure, Jacques Ayadji essaie de faire comprendre aux militants que tout va bien. « Oui, c’est vrai ! Moele-Bénin fait sa crise de maturité, une crise de croissance et peut-être même une crise de confiance comme il arrive même à des humains. C’est dire que nous ne sommes pas les premiers et nous ne serons certainement pas les derniers à connaître ce genre de situation. C’est même quasiment la norme pour une organisation politique », a expliqué Jacques Ayadji.
Les militants appelés à plus d’engagement…
Pour traverser cette période tumultueuse, le président de Moele-Bénin invite les militants à s’engager davantage pour l’enracinement de leur famille politique. « Pour cela, il nous faut rester mobilisés et comprendre que le militantisme politique impose une discipline sans faille », a précisé Jacques Ayadji.
Contrairement aux dénonciations de certains démissionnaires, Jacques Ayadji assure qu’il ne fait pas du parti une oeuvre individuelle. « Moele-Bénin est une Å“uvre que je veux commune. C’est une force qui transcende les ambitions personnelles », a-t-il martelé.
Après l’élection présidentielle d’avril 2021, Moele-Bénin a connu des événements qui mettent à mal sa cohésion interne. L’exclusion d’Andoche Amègnissè avait donné le ton sur le malaise qui gangrène le parti.
Après Andoche Amègnissè, Céphise Béo Aguiar et Edmond Ayindé ont été suspendus du parti. Comme si cela ne suffisait pas, le parti a enregistré dernièrement deux démissions, pas des moindres. Tous les mécontents dénoncent une gestion opaque et solitaire du parti par Jacques Ayadji.
Céphise Béo Aguiar et Edmond Ayindé, suspendus pour fautes graves
Respectivement Secrétaire général et 7è Vice-président chargé des relations avec les institutions, Céphise Béo Aguiar et Edmond Ayindé sont suspendus de Moele-Bénin par décision en date du 13 juin 2021. Selon la décision de suspension consultée par BENIN WEB TV, le président du parti évoque des raisons de « fautes graves consécutivement à la nomination d’un membre du parti en qualité de préfet de département » pour justifier la sanction des deux responsables.
Des sources proches du parti avaient confié à BENIN WEB TV que Céphise Béo Aguiar et Edmond Ayindé ont été sanctionnés parce qu’ils auraient boudé la nomination de Bienvenu Dêdêgnon Milohin, au poste de préfet du département de Mono.
Selon le compte-rendu de la session extraordinaire du BPN ayant décidé de la suspension des intéressés, il a été question d’une manÅ“uvre de déstabilisation du parti. « Céphise Béo Aguiar et Edmond Ayindé ont entrepris des manÅ“uvres pour déstabiliser le parti et son président, au lendemain de la formation du gouvernement et surtout de la nomination d’un cadre du parti au poste de Préfet de département », lit-on dans le document publié par le parti.
De l’aveu des mis en cause…
Le compte-rendu de la session extraordinaire fait savoir que Céphise Béo Aguiar et Edmond Ayindé ont avoué les faits portés contre eux. « Le camarade Edmond Ayindé a reconnu avoir initié l’écrit intitulé Scoop et l’a collégialement réalisé avec le camarade Céphise Béo Aguiar avant envoi pour diffusion sur les réseaux sociaux. A son tour, Céphise Béo Aguiar n’a pas nié les faits et s’est dit solidaire du camarade Edmond Ayindé », précise le point de la session.
De l’aveu du camarade Edmond Ayindé, ces manÅ“uvres de déstabilisation du parti par voie de presse, bien que contraire à l’article 12 des statuts vise à déclencher le débat à l’interne, d’autant que d’après eux, la nomination du Préfet n’aurait pas fait l’objet de discussions préalables au sein du parti, alors que tous les CV ont été collectés par le Secrétaire général et transmis par le président du parti.
Compte-rendu de la session extraordinaire
Après avoir écouté les deux mis en cause, la session a décidé de procéder à un vote pour la sanction à infliger. Sur les 46 votants, 40 personnes ont opté pour la suspension de Céphise Béo Aguiar et d’Edmond Ayindé. 06 votants se sont abstenus et 00 ont voté contre la suspension.