Les Milwaukee Bucks ont remporté mardi le second titre NBA de leur histoire, 50 ans après le premier, en s’imposant chez eux face aux Phoenix Suns (105-98) à l’issue d’un match âpre et disputé, portés par un Giannis Antetokounmpo qui est entré dans la légende.
Battus lors des deux premières manches de la série, les « cerfs » ont aligné quatre succès d’affilée pour l’emporter 4-2 dans cette finale, affiche que personne n’attendait mais qui s’est avérée palpitante. La première couronne des Bucks datait de 50 ans! A l’époque la franchise de Milwaukee était portée par un autre phénomène, un certain Lew Alcindor, qui a changé son nom en Kareem Abdul-Jabbar juste après ce titre.
Dans cette ville de la région des grands lacs aux 600.000 habitants, environ 65.000 supporters des Bucks portant des maillots « Bucks in Six » (les Bucks vainqueurs au match 6, slogan devenu viral pour conjurer le souvenir de douloureuses défaites en play-offs), « Fear The Deer » (Craignez le cerf) ou au nom de l’ailier grec Giannis Antetokounmpo se sont rassemblés près de la salle pour célébrer le titre.
« Je me souviens de 1971. Cela fait 50 ans, nous en avions besoin », s’est réjoui Tom Cogdall, un militaire à la retraite de 63 ans.Â
Tout au long de la rencontre, Antetokoumpo, élu deux fois meilleur joueur de la ligue (MVP), en 2019 et 2020, a régné tant en défense qu’en attaque, réalisant l’une des performances les plus marquantes de l’histoire de la NBA, avec 50 points, 14 rebonds et 5 contres au final.
Lâché une bonne partie de la rencontre par ses lieutenants Khris Middleton et Jrue Holiday (4 sur 19 aux tirs), le « Greek Freak » a encore élevé son niveau, lui qui tournait déjà à plus de 32 points de moyenne jusqu’ici dans cette finale. Le numéro 34 a logiquement été élu meilleur joueur de la finale, qu’il a dominée de la tête et des épaules.
Après le match, il a remercié « ceux qui ont cru en (lui) » et ses coéquipiers. « Ils jouent à fond à chaque match. J’avais confiance en cette équipe. Je voulais (gagner un titre) ici, avec ces gars-là. Donc je suis heureux. »
Les Suns la tête haute
Face à la montage Giannis, Phoenix a joué avec l’énergie du désespoir, emmené par son meneur Chris Paul (26 points) qui a été au bout de ses forces. Après avoir très mal démarré la rencontre, les Suns se sont retrouvés menés de 13 points en fin de premier quart-temps (29-16), incapables de mettre un tir de loin (3 sur 17 en première mi-temps).
Avec une défense héroïque, qui a provoqué une pelletée de balles perdues, Phoenix est revenu au score et a tenu toute la rencontre, s’offrant l’opportunité d’y croire jusqu’à la fin, ou presque. Poussif durant les trois précédentes rencontres, encore bien gêné par PJ Tucker, Chris Paul est revenu à la vie alors que son équipe était au bord de l’asphyxie, enchaînant les petits paniers à mi-distance qui ont fait sa réputation.
Incapable de trouver la mire à trois points, les Suns sont allés chercher les paniers plus près du cercle, avec une certaine réussite. L’électricité était telle qu’un début d’échauffourée a mis aux prises Chris Paul et l’iconoclaste Bobby Portis en début de quatrième quart-temps.
Attendu pour emballer le match, l’arrière des Suns Devin Booker a calé (14 de ses 22 tirs ratés), surtout en fin de partie, perdant 6 ballons au total.
Après avoir livré plusieurs performances de très haute volée dans cette finale, le numéro un des Suns a même été contré plusieurs fois par Antetokounmpo. Personne ne pouvait battre ce Giannis-là, qui a parfois donné l’impression que les Bucks étaient en surnombre sur le terrain.
Un dernier tir de Middleton, très maladroit jusque-là, à l’entrée de la dernière minute, suivi de deux lancers, a mis définitivement à distance les visiteurs de l’Arizona (102-96).
Une nouvelle fois durant ces play-offs, ces Bucks considérés parfois comme trop tendres les saisons précédentes, ont remporté un succès sur le fil, plein d’autorité. Phoenix sort la tête haute de cette finale, même s’il a sans doute laissé passer une occasion au match 5 chez lui, samedi.
« Je n’ai jamais ressenti une telle douleur dans ma vie », a déclaré Devin Booker. « C’est dur », a renchéri Chris Paul qui, à 36 ans, a peut-être laissé échapper mardi sa dernière occasion d’inscrire un titre à son palmarès, après 16 saisons dans la ligue et beaucoup de déconvenues.