Les autorités du Nicaragua ont fait savoir jeudi que le nouvel ambassadeur des États-Unis n’était plus le bienvenu dans le petit pays d’Amérique centrale. Pour cause, le diplomate nommé par Joe Biden est accusé de « déclarations irrespectueuses et ingérence ».
Le gouvernement du Nicaragua a retiré jeudi 28 juillet l’autorisation d’entrée sur le territoire au nouvel ambassadeur des États-Unis, Hugo RodrÃguez, qu’il accuse d’«ingérence» et d’«irrespect». «Le gouvernement nicaraguayen, dans l’usage de ses pouvoirs et dans l’exercice de sa souveraineté nationale, retire immédiatement l’autorisation accordée à Hugo RodrÃguez», a annoncé le ministre nicaraguayen des Affaires étrangères, Denis Moncada, dans une lettre destinée au secrétaire d’État américain Antony Blinken.
Des déclarations «irrespectueuses pour le pays»
Managua a justifié cette mesure par les «déclarations d’ingérence et irrespectueuses pour le pays» faites jeudi par Hugo RodrÃguez devant la Commission des relations extérieures du Sénat américain. En mai dernier, le président américain Joe Biden avait nommé Hugo RodrÃguez en tant qu’ambassadeur à Managua, mais cette nomination doit être ratifiée par le Parlement nicaraguayen. Le Nicaragua et les États-Unis ont des relations tendues depuis les manifestations de l’opposition contre le gouvernement de Daniel Ortega en 2018 qui, selon la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH), ont fait 355 morts. Elles se sont encore crispées depuis la réélection l’an dernier du président Ortega à un quatrième mandat consécutif, jugée frauduleuse par Washington, notamment en raison de l’incarcération ou l’exil de ses rivaux.
Jeudi, devant la commission sénatoriale, Hugo RodrÃguez avait affirmé que le Nicaragua «devient de plus en plus un État paria dans la région» et a comparé le pays à la «dictature» que sa famille a connue en République dominicaine dans les années 50. Il a par ailleurs estimé que «sortir le Nicaragua de l’ALEAC (Accord de libre-échange entre l’Amérique centrale, la République dominicaine et les États-Unis) est un outil potentiellement très puissant et quelque chose que nous devons sérieusement envisager» pour sanctionner Daniel Ortega. Hugo RodrÃguez «ne peut pas se mêler des questions nationales qui ne concernent que les Nicaraguayens», a fustigé le ministre des Affaires Étrangères Denis Moncada.