Réunie le 10 décembre 2023 à Abuja (Nigeria), la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO a annoncé qu’elle maintient ses sanctions contre le Niger. Toutefois, l’institution a ouvert la voie à un allègement de ses sanctions, en le conditionnant à une «Â transition courte » avant un retour des civils au pouvoir.
La CEDEAO conditionne cependant un allègement de ses sanctions à une « transition courte » avant un retour des civils au pouvoir. « L’autorité décide de mettre en place un comité de chefs d’État composé du Président de la République du Togo, du Président de la République de Sierra Leone, du Président de la République du Bénin, pour dialoguer avec le CNSP et d’autres parties prenantes, en vue de convenir d’une courte feuille de route pour la transition, de mettre en place des organes de transition et de faciliter la mise en place d’un mécanisme de suivi et d’évaluation de la transition pour Å“uvrer au rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel. », a déclaré Omar Alieu Touray, Président de la Commission de la Cédéao.
Mais la CEDEAO réunit en sommet à Abuja dimanche a averti, elle maintiendra ses sanctions sans une réponse positive de Niamey. Et pourrait même remettre l’option militaire sur la table. « L’autorité va progressivement alléger les sanctions imposées au Niger. Si le CNSP ne se conforme pas aux résultats de l’engagement avec le comité, la CEDEAO maintiendra toutes les sanctions, y compris l’utilisation de la force et demandera à l’Union africaine et à toutes les autres parties d’appliquer les hypothèses cibles aux membres du CNSP et à leurs associés« , a déclaré le Président de la Commission de la Cédéao.
Ces militaires, qui ont renversé le 26 juillet lors d’un coup d’État le président élu Mohamed Bazoum, dirigent depuis lors le pays au sein du Conseil national de la sauvegarde de la patrie (CNSP). En réaction, début août, les membres de la Cedeao avaient imposé de lourdes sanctions économiques et financières à Niamey.
«Â Alliance fantôme »
Avec les régimes militaires du Mali et du Burkina Faso, celui du Niger a créé l’Alliance des États du Sahel (AES), afin de renforcer leurs coopérations. «Â Cette alliance fantôme semble destinée à détourner l’attention de notre quête mutuelle de démocratie et de bonne gouvernance », a dénoncé dimanche le président nigérian Bola Tinubu, qui préside la Cedeao. Tout en appelant à «Â renouer le dialogue avec les pays sous régime militaire avec des transitions planifiées réalistes et à court terme ».