Le spécialiste français du combustible nucléaire Orano a «récemment» lancé les travaux préparatoires à la mise en exploitation du gisement d’uranium d’Imouraren au Niger, envisagée à partir de 2028, a annoncé mercredi le groupe à l’AFP.
Alors que Rosatom, pilier du secteur nucléaire russe, lorgne sur les parts françaises dans le marché de l’uranium nigérien, Orano a lancé les travaux préparatoires pour l’exploitation du gisement d’uranium d’Imouraren. En efftet, l’an dernier, le groupe français avait indiqué que sa décision d’exploiter l’un des plus grands gisements d’uranium au monde, dans le nord du Niger, Imouraren, sera prise en 2028 après des essais qui doivent débuter en 2024,selon Matthieu Davrinche, directeur d’Imouraren SA, coentreprise du groupe français Orano (ex-Areva) et de l’Etat nigérien.
La filiale d’Orano «Imouraren SA a franchi un nouveau jalon dans la mise en exploitation du gisement d’Imouraren» avec «le lancement des travaux préparatoires» intervenu «récemment», a déclaré un porte-parole du groupe, contacté par l’AFP. «Les infrastructures ont d’ores et déjà été rouvertes pour accueillir les équipes de construction et faire avancer les travaux», a précisé ce mercredi 12 juin le groupe à l’Agence France-Presse (AFP).
Imouraren, dans le nord du Niger, est l’un des plus grands gisements d’uranium au monde, avec des réserves estimées à 200 000 tonnes. Son exploitation aurait dû débuter en 2015, mais la chute des prix de l’uranium sur le marché mondial, après la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon en 2011, avait gelé les opérations.
Après la prise du pouvoir par les militaires, Niamey aurait entamé des discussions pour transférer les activités d’Orano – ex Areva – à l’agence nucléaire russe, ce que dément le groupe français. Selon le média américain Bloomberg, Moscou pourrait chercher à récupérer les actifs français, qui sont un rouage essentiel de son industrie nucléaire.
Si cette expulsion provoquerait la perte d’accès à un approvisionnement vital pour la France, plusieurs autres pays pourraient remplacer Niamey : la majorité de l’uranium français vient du Kazakhstan, numéro 1 incontesté du marché, tandis que le Canada, l’Australie, la Namibie et l’Ouzbékistan, autres poids lourds du secteur, pourraient compenser la perte du Niger.