Les militaires qui ont pris le pouvoir au Niger ont accusé le président français Emmanuel Macron de s’ingérer dans les affaires intérieures du pays et de tenter de pousser la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à envahir militairement le pays.
« Les déclarations de Macron sont une nouvelle ingérence flagrante dans nos affaires intérieures. […] Macron utilise la Cédéao pour la forcer à participer à la réalisation d’un projet colonial et à procéder à une invasion [militaire] de notre pays », a déclaré le gouvernement de transition formé par les putschistes dans un communiqué lu à la télévision nigérienne.
Selon les militaires au pouvoir, l’objectif du dirigeant français est de « monter les Nigériens les uns contre les autres ».
Le 28 août, lors d’un discours à la conférence annuelle des ambassadeurs français, M. Macron a déclaré que la France était déterminée à soutenir tous les efforts de la Cédéao, y compris militaires, pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. Il a souligné que Paris ne retirerait pas son soutien au président légalement élu Mohamed Bazoum, notant son « courage » à la lumière de son refus de démissionner.
M. Macron a appelé les Nigériens à ne pas succomber à la thèse des putschistes selon laquelle la France serait devenue l’ennemie du pays. Selon lui, le problème des Nigériens aujourd’hui réside dans le fait que les putschistes « les mettent en danger en refusant de lutter contre le terrorisme, en abandonnant les politiques économiques qui leur sont favorables et en perdant tous les financements internationaux qui les aideraient à sortir de la pauvreté ».
Fin juillet, un groupe de militaires de la Garde présidentielle s’est mutiné au Niger et a annoncé la destitution de M. Bazoum. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, dirigé par le commandant de la Garde présidentielle Abdourahamane Tchiani, a été créé pour gouverner le pays.
Les dirigeants des États membres de la Cédéao ont imposé de lourdes sanctions aux rebelles et ont exigé qu’ils libèrent M. Bazoum, menaçant de recourir à la force. Le 10 août, M. Tchiani a signé un décret pour former un nouveau gouvernement de transition. Il est composé de 20 ministres, militaires et civils.