Face aux menaces terroristes croissantes, le Niger a annoncé le recrutement de 10 000 soldats pour renforcer la protection de ses champs de pétrole et d’uranium. Ce plan vise à porter les effectifs de l’armée à 100 000 d’ici 2030.
Confronté à des attaques terroristes de plus en plus fréquentes, le Niger a pris une décision stratégique pour renforcer la sécurité de ses industries extractives. Le gouvernement a annoncé le recrutement de 10 000 soldats dans le cadre d’une initiative plus large visant à porter les effectifs de l’armée à 100 000 d’ici 2030. Cette mesure répond à un besoin pressant de sécurisation des sites stratégiques, notamment les puits pétroliers, les pipelines et les mines d’uranium.
« Il s’agit de prévenir les actes de sabotage, attaques terroristes et toutes autres menaces sécuritaires sur les sites d’intérêt stratégique […] pour répondre aux besoins pressants de sécurisation. », a expliqué le Colonel-major Moukaila Sofiani, directeur des études stratégiques au ministère de la Défense du Niger, cité par l’agenceecofin. Ce recrutement, qui débutera en juillet, vise à doter le nouveau « Commandement des forces pour la protection et le développement » des effectifs nécessaires pour protéger les infrastructures critiques du pays.
La nécessité de cette force spéciale s’est intensifiée suite à une récente attaque contre l’oléoduc pétrolier dans la région de Maradi, où des terroristes ont détruit plusieurs véhicules et tué six soldats. Cet incident atteste de la vulnérabilité actuelle, de certaines infrastructures stratégiques du Niger face aux menaces terroristes. En effet, plusieurs régions, notamment l’Ouest et la zone des trois frontières (avec le Mali et le Burkina Faso), ainsi que le Sud-Est près du lac Tchad, restent sous la menace constante de groupes affiliés à AQMI, à l’État islamique et à Boko Haram.
Les attaques fréquentes dans ces zones ont gravement impacté la productivité des industries extractives du Niger, un secteur important pour l’économie nationale. Le pipeline de près de 2 000 km acheminant le brut vers Sèmè-Kpodji au Bénin, ainsi que les mines d’uranium, constituent des cibles prioritaires pour les groupes terroristes, ce qui rend impératif le renforcement des mesures de sécurité.