Le ministère de l’Intérieur du gouvernement de transition formé par les militaires au pouvoir au Niger a ordonné la suspension des activités des organisations internationales et des ONG dans les « zones d’opérations militaires ». C’est ce qu’a rapporté l’Agence France-Presse (AFP).
« En raison de la situation sur le plan de la sécurité et de l’état de préparation des forces armées nigériennes, le ministère informe les organisations internationales, les ONG nationales et internationales et les agences affiliées à l’ONU présentes dans le pays que toutes leurs activités et tous leurs mouvements dans les zones d’opérations sont temporairement suspendus », a déclaré le ministère dans un communiqué cité par l’AFP. Il n’est pas précisé de quelles régions du pays il s’agit.
Un sit-in pour exiger le départ des forces françaises
Le mouvement nigérien M62, en synergie d’actions avec certaines structures religieuses et de la société civile, annonce un sit-in de trois jours à partir du 1er septembre aux alentours de la base militaire française pour exiger son départ.
»La présente sortie est consécutive à notre dernier point de presse concernant le mot d’ordre de mobilisation générale du peuple et plus particulièrement des populations de Niamey pour contraindre de manière pacifique les forces françaises à quitter notre Pays conformément à la décision des autorités qui ont dénoncé il y’a de cela un mois les accords de défense qui lient l’Etat Niger à la France » a déclaré le coordinateur du mouvement, Abdoulaye Seydoux, donnant lecture de la déclaration. Son discours a été retransmis par la chaîne RTN.
« Aujourd’hui la seule lutte qui vaille, c’est la mobilisation générale de notre peuple pour le départ des forces françaises de notre pays comme cela a été le cas au Mali et au Burkina Faso », a-t-il lancé.
Pour rappel, les rebelles nigériens avaient annoncé le 26 juillet au soir la destitution du président Mohamed Bazoum, la fermeture des frontières, l’introduction d’un couvre-feu, la suspension de la Constitution et l’interdiction de tous les partis politiques. Deux jours plus tard, ils ont proclamé chef d’État le général Abdourahamane Tchiani, qui dirigeait la garde présidentielle, dont les unités détiennent toujours Mohamed Bazoum.
Les dirigeants des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont imposé de lourdes sanctions aux putschistes et ont exigé qu’ils libèrent M. Bazoum, menaçant de recourir à la force. Le 10 août, M. Tchiani a signé un décret formant un nouveau gouvernement de transition. Il est composé de 20 ministres, militaires et civils.
À la mi-août, le mouvement nigérien civil M62 a accusé les autorités françaises de vouloir déclencher une guerre dans le pays et de continuer son pillage. « Le projet d’agression militaire initié du début à la fin par la France et imposé à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est une déclaration de guerre aux pays du Sahel et à certains autres États limitrophes du Niger », a indiqué le mouvement cité par l’Agence de presse nigérienne.