La liberté de presse et la liberté d’expression ont-elles toujours droit de cité sous le régime du président Patrice Talon? Au sein même de la mouvance au pouvoir, la perception sur la question n’est pas la même.
Le président de l’Alliance Iroko et membre du parti Bloc Républicain, Bertin Koovi n’est pas en phase avec le député Orden Alladatin sur l’état de la liberté d’expression et de presse sous le régime du président Patrice Talon. Le président de la commission des lois de l’Assemblée nationale reçu dans un entretien sur Reporter Bénin Monde semble affirmer que le pays de Patrice Talon n’est pas si mal logé que cela en matière de liberté d’expression et de liberté de presse. Pour Orden Alladatin, dire que le Bénin d’aujourd’hui est pire que le Bénin d’hier, n’est pas vrai.
Cette position du parlementaire ne semble pas révéler la réalité, selon le président de l’Alliance Iroko. « Le député Orden Alladatin a fait économie de vérité sur la liberté d’expression et celle de la presse dans notre pays…« , a laissé entendre le chantre de l’économie fondamentaliste.
Pour l’opposant devenu soutien du président Patrice Talon, ce sont les lois scélérates votées par le parlement qui ont mis en mal la liberté d’expression et de presse en République du Bénin. « Ce sont les députés de la 7eme législature corsés par ceux de la 8eme qui ont cousu la camisole de la dictature… Cher Honorable, la liberté d’expression qui vous permettait de porter du rouge les mercredi au Bénin ce n’est pas Patrice Talon qui l’a détruit ce sont les députés comme vous« , a martelé Bertin Koovi comme pour contredire son camarade de la mouvance.
Soutien du président Patrice Talon après l’avoir combattu pendant plusieurs années au sein de l’opposition, Bertin Koovi est depuis un moment dans un registre de critique positive du régime de la rupture. L’acteur politique ne s’en cache pas d’ailleurs. Dans la crise politique au Niger, il a adopté une position opposée à celle du chef de l’Etat. Une position qu’il justifie d’ailleurs comme celle du devoir de la vérité pour se démarquer de l’entourage du chef de l’Etat qui, de par leur hypocrisie l’induit en erreur.
Pour Bertin Koovi, les responsables des travers du régime de la rupture sont beaucoup plus les soutiens et l’entourage du président de la République que le président Patrice Talon lui-même. Une lecture qu’un média avait d’ailleurs qualifiée aussi d’hypocrisie suscitant la réaction du chantre de l’économie fondamentaliste qui s’est vivement défendu.