Lors de la conférence tenue à Dakar à l’occasion de la visite de Jean-Luc Mélenchon, le premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a rétiré la volonté de son pays à initier et encourager les grandes réformes monétaire en Afrique, surtout les questions liées au franc CFA.
Face à au leader politique français, Jean Luc Melenchon, le numéro 1 du gouvernement sénégalais a livré un discours vibrant et déterminé, sur les défis économiques et sécuritaires auxquels le Sénégal et l’Afrique sont confrontés. « Pour faire de notre pays ce qu’il est devenu, nous pouvons faire plus et mieux et obtenir plus que mieux. Notre challenge se trouve ici en Afrique, » a déclaré Ousmane Sonko, tout en soulignant l’importance de mobiliser les ressources internes pour transformer le pays. Il a insisté sur le fait que la jeunesse africaine attend beaucoup et que le véritable défi n’est pas seulement d’avoir un programme bien défini dans différents secteurs, mais d’aller chercher les moyens nécessaires pour réaliser ces ambitions. Et cela ne pourrait être possible sans une bonne politique monétaire.
Et sur cette question monétaire, Sonko estime que « la monnaie, tout autant que l’impôt, est un puissant levier économique et un instrument de souveraineté. » Il a rappelé l’exemple historique du général de Gaulle, qui s’était opposé fermement à l’imposition d’une monnaie étrangère en France par les Américains après la Libération. « Aucun État digne de ce nom ne doit traiter sa monnaie ainsi, » a-t-il martelé, insistant sur l’importance de contrôler sa propre monnaie pour assurer la souveraineté nationale.
Vers une monnaie flexible et souveraine
Sonko a critiqué le système monétaire actuel, qui contraint les économies africaines à limiter leur activité interne. « Les banques centrales ont perdu toute initiative de change pour maintenir ce taux de réserve, ce qui comprime nos économies, » a-t-il expliqué. Il a proposé de « restituer à la monnaie ses fonctions de régulateur et de financement de l’économie, » en appelant à une sortie prudente de ce système exsangue.
Ousmane Sonko a plaidé pour une monnaie flexible, annexée sur au moins deux devises, capable d’amortir les chocs exogènes et de renforcer la compétitivité à l’exportation. « Aucun pays africain, ou presque, ne peut s’endetter en devise locale, et cela doit cesser, car nous en subissons les conséquences, » a-t-il affirmé. Il a souligné la nécessité de débattre de cette question, souvent évitée dans les instances politiques africaines, et a insisté sur l’importance d’avancer vers les réformes nécessaires dans le cadre communautaire.
Sécurité et la Souveraineté
Sonko a également abordé la question de la présence de bases militaires étrangères au Sénégal, qui suscite des interrogations légitimes sur la souveraineté nationale. « Plus de 60 ans après nos indépendances, nous devons nous interroger sur les raisons pour lesquelles l’armée française, par exemple, bénéficie toujours de plusieurs bases militaires dans nos pays, » a-t-il déclaré. Il a rappelé l’exemple du général de Gaulle, qui avait retiré la France du commandement intégré de l’OTAN pour assurer la souveraineté nationale.
Enfin, Ousmane Sonko a appelé à une mobilisation optimale des ressources endogènes du Sénégal, soulignant que le pays perd beaucoup plus dans les relations économiques réelles qu’il ne reçoit en aide au développement. « Nous disons merci à tous nos partenaires, mais si vous mettez en parallèle cette aide par rapport à ce que nous perdons dans l’exploitation de nos ressources naturelles, nous perdons dix fois plus ou vingt fois plus, » a-t-il conclu.