Selon la Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, les récentes frappes israéliennes sur la bande de Gaza pourraient constituer des crimes de guerre, tandis que les tirs de roquettes du Hamas sont une « violation manifeste du droit humanitaire international. »
L’ONU a mis en garde Israël ce jeudi, à la suite de ses récentes frappes sur la bande de Gaza. « S’il s’avère que l’impact sur les civils et les objets civils est indiscriminé et disproportionné, cette attaque peut constituer un crime de guerre », a déclaré la Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet à l’ouverture d’une réunion extraordinaire du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
Alors que le Conseil des droits de l’homme examine la demande d’une enquête. L’Organisation des nations unies a notamment indiqué ne pas avoir vu de preuve de présence de groupes armés ou d’action militaire dans les bâtiments visés par Israël à Gaza. Michelle Bachelet souligne en effet que les tirs de roquettes lancés par le mouvement islamiste palestinien Hamas « ne font pas de distinction entre les objets militaires et civils, et leur utilisation constitue donc une violation manifeste du droit humanitaire international ».
« Toutes les violations présumées » examinées
La réunion, qui porte sur les atteintes aux droits humains dans les territoires palestiniens occupés, y compris à Jérusalem-Est, et en Israël, se tient à la demande du Pakistan, en tant que coordinateur de l’Organisation de la coopération islamique, et des autorités palestiniennes. Un projet de résolution demande que la commission examine « toutes les violations présumées du droit humanitaire international et toutes les violations et abus présumés du droit international des droits de l’homme » ayant abouti aux récentes tensions israélo-palestiniennes.
Du 10 au 21 mai, 254 Palestiniens ont été tués par des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, parmi lesquels 66 enfants et des combattants, selon les autorités locales. En Israël, les tirs de roquettes depuis Gaza ont fait 12 morts parmi lesquels un enfant, une adolescente et un soldat, d’après la police.
La portée de la résolution dépasse largement le plus récent conflit. Le texte demande que la commission étudie « toutes les causes profondes des tensions récurrentes (…), y compris la discrimination et la répression systématiques fondées sur l’identité nationale, ethnique, raciale ou religieuse ». L’enquête doit se concentrer sur l’établissement des faits et collecter preuves et éléments qui pourraient être utilisés dans le cadre de poursuites judiciaires et dans la mesure du possible identifier les coupables pour qu’ils puissent être jugés.