Dans le cadre de la 15e édition du Prix Jeunes talents Afrique subsaharienne pour les femmes et la science, une délégation composée de la fondation L’Oréal, de l’UNESCO et du gouvernement béninois, représenté par la ministre des Affaires sociales et de la microfinance, Véronique Tognifode, était en visite au CEG Gbégamey ce mercredi après-midi. L’occasion de présenter cinq des lauréates de cette année et d’encourager les élèves, particulièrement les jeunes filles, a embrassé les carrières scientifiques.
À travers le Prix Jeunes talents Afrique subsaharienne pour les femmes et la science, qui a récompensé 30 chercheuses lors de la 15e édition cette année, la fondation L’Oréal et l’UNESCO, promeut la diversité des scientifiques face à la multiplicité des enjeux auquel le continent africain est confronté. Cette initiative se veut également comme un catalyseur de changement, en encourageant l’essor d’une nouvelle génération de femmes scientifiques africaines, pionnières d’un monde plus durable et inclusif.
C’est dans cet objectif qu’une délégation composée de la fondation L’Oréal, de l’UNESCO et de la Ministre béninoise des affaires sociales et de la microfinance, Véronique Tognifode, a rendu visite aux élèves du CEG de Gbégamey à Cotonou, ce mercredi. Accompagnée de cinq des lauréates de la 15e édition de ce Prix, cette délégation a particulièrement exhortée les jeunes filles à se lancer dans des carrières scientifiques.
L’Afrique a besoin de scientiques africains et africaines
Prenant la parole, la vice-présidente de la Fondation L’Oréal, Alexandra Palt, a rappelé que « (seulement) 2,7% des chercheurs dans le monde sont africains ou africaines« . « C’est une très faible représentation« , poursuit-elle avant d’ajouter: « En Europe, sur 1 million d’habitants, vous avez 4 000 chercheurs. En Afrique, sur 1 million d’habitants, vous avez 124 chercheurs. Pourtant, l’Afrique a besoin de recherche faite par des Africains et des Africaines, parque les défis sont nombreux notamment la sécurité alimentaire, le changement climatique et les enjeux sociaux.« .
S’adressant particulièrement aux jeunes filles, la vice-présidente de la Fondation L’Oréal relève que le chemin est encore plus difficile pour les femmes: « Parce que les femmes ne luttent pas juste pour pouvoir faire de la science, mais les femmes doivent aussi lutter contre un certain nombre d’obstacles notamment la discrimination, les stéréotypes, la conciliation de la vie privée et de la vie professionnelle. Ceux-là sont des défis supplémentaires pour les femmes, mais je pense que ça vaut la peine. »
Elle se veut toutefois rassurante: « Depuis 15 ans, le Prix L’Oréal-UNESCO soutient les femmes scientifiques en Afrique subsaharienne. On a 240 lauréates et ce nombre doit continuer à grandir. Et nous sommes là pour vous faire rêver de rejoindre ce réseau de femmes qui relèvent des défis importants pour leur avenir et celui de leur communauté. » Alexandra Palt salue également les actions du gouvernement béninois, notamment celle de rendre l’éducation secondaire gratuite pour les filles.
La science…pour résoudre les problèmes de développement de notre société
Prenant la parole à son tour, Paulette Okpehisha, secrétaire général de la commission nationale béninoise pour l’UNESCO, a rendu hommage aux jeunes talents présents, en mettant en avant leur parcours qui « n’a pas du être sans obstacle, dans un contexte où les femmes sont sous-représentées et ont difficilement accès à l’éductaion supérieur et à la recherche scientifique. »
La secrétaire générale de la commission nationale béninoise pour l’UNESCO assure que « la science est un outil puissant pour résoudre les problèmes de développement dans notre société. Grâce à elle, nous pouvons trouver des solutions innovantes pour améliorer la santé, l’éducation, l’agriculture et l’environnement« .
En s’adressant aux apprenants et aux apprenantes, elle ajoute: « En vous intéressant à la science, vous pouvez devenir vous aussi des actrices (acteurs) de développement. Des futurs chercheurs et innovatrices qui contribuent au bien-être de nos pays et de nos communautés. Vous avez le potentiel d’explorer et de découvrir de nouvelles solutions. D’inventer et de créer des technologies qui améliorent la qualité de vie de nombreuses personnes« . Paulette Okpehisha rappel aussi que les filles et les femmes sont souvent sous-représentées dans ce domaine, profitant de l’occasion pour insciter les filles et les femmes à s’intéresser aux sciences.
« Le monde a besoin de science et la science a besoin de femmes »
Après ces deux interventions, ce fut ensuite au tour de la ministre des Affaires sociales et de la microfinance de s’adresser aux apprenants et apprenantes. Débutant ses propos par la citation « Le monde a besoin de science et la science a besoin de femmes« , Véronique Tognifode assure s’inscrire parfaitement dans la logique de cette affirmation. « Et en cela, la contribution des femmes scientifiques à l’édification du monde aux côtés des hommes est une nécessité« , explique-t-elle.
Elle rappelle les actions de son pays dans ce sens: « Le Bénin s’est aussi engagé dans cette dynamique et ne cesse d’encourager, de promouvoir l’insertion des filles dans les filières scientifiques et techniques. Et plusieurs initiatives existent dans ce sens (…) les résultats de cette action sont tangibles et contribuent à l’émulation de nouveaux talents. J’en veux pour preuve les résultats du Baccalauréat session 2024 et encore plus dans les séries C et D. »
La ministre ajoute: « C’est à cette libération des innombrables talents inexploitées à cause des préjugés sociaux, que le gouvernement du président Patrice Talon s’attele au jour le jour avec une détermination qui n’est plus à démontrer. Un autre exemple de cette détermination, c’est la dynamisation des lycées techniques sur toute l’étendue du territoire national, afin que vous puissiez avoir droit à une formation de qualité dans les filières techniques et scientifique. Et pour couronner le tout, la cité de technologie dénommée Sèmè City, qui est construite et équipée. Le gouvernement travaille en vue de vous s’inciter (les filles et femmes) plus à investir les filières de sciences et de techniques qui sont restées malheureusement trop longtemps presque exclusivement masculine. » Elle a poursuivi en les exhortant les filles et les femmes à s’intéresser à la science.
Par la suite, les 5 lauréates présentées, dont les Béninoises Marie-Marthe Chabi et Loukaiya Zorobouragui, ont partagé leur expérience et leur parcourt et ont répondue à quelques interrogations des apprenants et apprenantes.