Il y a environ deux mois, en République démocratique du Congo (RDC), un texte à polémique fit son apparition sur la table de l’Assemblée nationale. Il s’était agi, en effet, de la proposition de loi qui, si elle était votée, interdirait l’accès à la magistrature suprême à tout Congolais né d’un parent étranger.
En juillet dernier, la proposition de loi Tshiani, visant à interdire à tout Congolais, né d’un parent étranger, l’accès à la plus haute fonction de l’Etat, est tombée sur le bureau de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo (RDC). Ce texte, il faut le dire, a fait l’objet de débats intenses et a nourri les commentaires, tant dans les médias classiques que sur les réseaux sociaux.
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On peut aisément citer deux exemples pour illustrer l’inopportunité et l’incongruité de cette loi : Jerry John Rawlings, aujourd’hui décédé, et Barack Obama. Le premier, bien qu’étant né d’un père écossais, avait dirigé le Ghana, dix-neuf ans durant. Le second, quant à lui, est le rejeton d’un Kenyan. Malgré sa « binationalité », il a pu diriger la première puissance mondiale, pendant deux mandat consécutifs.
La « loi Tshiani » a du plomb dans l’aile
Le 8 juillet dernier, Nsingi Pululu, parlementaire, déposait sur la table de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo (RDC), une proposition de loi, visant à interdire l’accès à la magistrature suprême, à tout citoyen ayant un parent étranger. Il faut rappeler que cette initiative est, en réalité, l’oeuvre de l’ex-candidat à l’élection présidentielle, Noël K. Tshiani Muadiamvita.
À l’allure où vont les choses, la proposition de loi Tshiani a peu de chance de prospérer. Selon Christophe Mboso, le président de l’Assemblée nationale de la RDC, cette initiative nest pas « pas une priorité ». Le numéro 1 du Parlement a fait cette annonce lors d’un voyage qu’il a effectué à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, le 18 septembre 2021.
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Le Président Félix Tshisekedi enfonce le clou
Vendredi 24 septembre dernier, le Président de la RDC, Félix Tshisekedi, « a fini le travail », en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, en déclarant au micro de Voice of America, dans des propos rapportés par Jeune Afrique, que « l’histoire, même la plus récente, de notre pays, nous démontre qu’il y a eu des Congolais de père et de mère qui ont participé à la ruine de notre pays ». Le Chef de l’Etat se montre même dubitatif, quant à la portée de ce texte. « Est-ce qu’être Congolais de père et de mère suffit comme critère pour servir son pays de manière loyale et fidèle ? Je ne crois pas. », s’est-il interrogé, pour finir.
Des observateurs avisés pensent même que ce texte, qualifié, à tort ou à raison, de « loi sur la congolité », a été concocté pour mettre sur la touche, une frange de la classe politique. À l’heure où, sur le continent africain, certains pensent à la synergie des idées pour bâtir une nation forte et souveraine, d’autres, malheureusement, pour des raisons qui leur sont propres, s’emploient plutôt à semer la zizanie au milieu de la classe politique. En de pareilles situations, il faut savoir raison garder.