Le groupe de musiciens handicapés Staff Benda Bilili revendique les fruits, dix ans après leur grand succès même si cela implique de se brouiller avec ceux qui les ont rendus célèbres.
Il y a dix ans, le film qui les a rendus célèbres, « Benda Bilili« , était présenté dans la catégorie documentaire au festival de cannes. Jusqu’alors, les membres du groupe affirment n’avoir toujours rien perçu des diffusions et entrées en salles. Au risque de se brouiller avec ceux qui les ont rendus célèbres, le groupe entend batailler pour récupérer sa part des recettes tirées du film. Le contrat prévoyait que l’orchestre recevrait 10%.
Théophile Nzonga, chanteur et guitariste au sein du groupe précise que « malgré la séparation que nous avons eue, nous sommes maintenant ensemble avec Staff Benda Blili et nous avons toujours un album en préparation, et bientôt, nous serons en Europe, si Dieu le veut ». Malheureusement, après les achats de maisons, de vêtements et de voitures, l’argent des tournées et des disques a disparu, la vie est redevenue difficile pour les artistes.
Le français Renaud Barret, l’un des réalisateurs et producteurs du documentaire, affirme quant à lui avoir reçu son dû d’environ 25 000 euros, seulement après avoir bataillé près de 10 ans avec les distributeurs. « Il faut comprendre que nous avons financé ce film par nos propres moyens. Donc même quand ils parlent de profit, cela n’a absolument rien à voir avec ce que nous avons mis sur la table, mais rien. Donc je ne vais pas pleurer, mais nous ne nous sommes pas remboursés de nos frais. » a-t-il ajouté.
En attendant, même s’ils jurent n’être en guerre contre personne, le groupe n’est pas d’accord avec la procédure à suivre pour récupérer cet argent. Les Staff Benda Bilili qui vivent de la mendicité, souhaitent obtenir satisfaction. L’avocate désormais chargée de porter leur dossier en justice, Me Mizou Bilongo Nsanda, explique que « nous allons assigner les producteurs devant le tribunal de commerce de Paris, et demander des dommages et intérêts. »