Dans une affaire sans précédent au Royaume-Uni, un enseignant chrétien, Joshua Sutcliffe, a été exclu de la profession pour avoir omis de traiter un élève transgenre avec « dignité et respect ».
L »Autorité de régulation de l’enseignement (TRA) a jugé que M. Sutcliffe n’avait pas utilisé les pronoms préférés d’une élève qui s’identifiait comme un garçon et qu’il n’avait pas protégé son bien-être. Cette erreur jugée grave lui a valu son limogeage et il ne pourra plus jamais enseigner au Royaume-Uni. Cette décision marque une étape significative dans le domaine de l’éducation et soulève des questions sur les limites de la liberté d’expression des enseignants.
Joshua Sutcliffe, ancien professeur de mathématiques à la Cherwell School, une école secondaire d’État d’Oxford, a admis qu’il n’avait pas utilisé les pronoms préférés de l’élève lorsqu’il a fait l’éloge d’un groupe d’élèves en déclarant « bravo les filles ». Il a cependant affirmé que ce n’était pas intentionnel et qu’il s’était immédiatement excusé pour cette erreur. Néanmoins, la TRA a estimé qu’il était « plus probable qu’improbable » qu’il ait également fait référence à l’élève transgenre en utilisant des pronoms féminins à d’autres occasions.
Outre ces allégations, M. Sutcliffe a également été reconnu coupable d’inconduite pour avoir exprimé son point de vue contre le mariage homosexuel lorsqu’il a été interrogé par un élève. De plus, il a été accusé de ne pas avoir pris en compte l’impact potentiel sur ses élèves, en particulier ceux de la communauté LGBT+, de sa déclaration selon laquelle « être gay était une erreur ». Une plainte supplémentaire a également été retenue contre lui pour avoir montré à des élèves d’une autre école une vidéo contenant des commentaires jugés inappropriés, notamment sur le manque de masculinité chez les hommes dans la société actuelle. Après avoir été reconnu coupable de conduite professionnelle inacceptable, une décision de lui interdire d’enseigner a été prise au nom de Gillian Keegan, la secrétaire à l’éducation.
M. Sutclliffe s’est dit « dévasté » par la décision de lui interdire d’enseigner et prévoit de faire appel, rapporte le journal The Telegraph. «Je pense que l’affirmation d’enfants dans la confusion des sexes en classe est psychologiquement préjudiciable pour eux. Je refuse d’aller contre ma conscience et de faire du mal à un enfant et je refuse de m’excuser pour cela », a-t-il déclaré.
La décision historique intervient alors que les écoles attendent les premières directives détaillées du gouvernement sur la manière de répondre aux élèves transgenres. On s’attend à dire que les enseignants peuvent refuser d’utiliser les pronoms alternatifs demandés par les élèves.
Cette décision de bannir M. Sutcliffe de sa profession soulève des questions complexes sur les droits des enseignants à exprimer leurs opinions personnelles tout en maintenant un environnement d’apprentissage inclusif et respectueux. Le cas de M. Sutcliffe met en lumière les défis auxquels sont confrontés les éducateurs dans un contexte sociétal en évolution, où les identités de genre et les orientations sexuelles sont des sujets délicats.