Le président de la République du Sénégal a lancé, ce lundi, la première édition de la Conférence des administrateurs et managers publics (CAMP), un événement phare visant à initier des réformes stratégiques pour moderniser l’administration du pays.
C’est dans un contexte de forte mobilisation, à Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar, que Bassirou Diomaye Faye, accompagné de plusieurs membres du gouvernement, dont le Premier ministre Ousmane Sonko, a présidé cette rencontre. Ce rendez-vous stratégique s’inscrit dans le cadre de l’« Agenda national de transformation : Sénégal Vision 2050 », introduit neuf mois après l’entrée en fonction des nouvelles autorités, avec pour ambition de transformer l’appareil administratif de la deuxième économie de l’UEMOA.
Modernisation et rationalisation
Lors de son discours d’ouverture, le président, âgé de 44 ans, a détaillé un plan de réformes destiné à renforcer l’efficacité de l’administration et à rationaliser les dépenses publiques. Il a notamment annoncé la création prochaine d’une « agence nationale de centralisation de la commande publique », une mesure visant à optimiser les marges budgétaires et à instaurer une gestion vertueuse des finances publiques.
Soulignant l’urgence d’une coordination intersectorielle accumulée, il a appelé les ministères à finaliser leurs lettres de politique sectorielle et à encourager un dialogue de gestion constructif. « Ensemble, nous bâtirons une gouvernance souveraine, pragmatique et orientée vers les résultats », a-t-il affirmé.
Qualité, numérique et transparence
Le président a également mis en avant l’importance d’une gestion harmonisée des politiques publiques, en prônant la généralisation de la gestion de qualité dans les structures publiques, avec pour objectif la certification des procédures administratives. Il a insisté sur l’accélération de la transition numérique, informant le lancement du « New Deal technologique » le 24 février prochain. Ce projet vise à moderniser le service public grâce à la dématérialisation des formalités administratives, renforçant ainsi la transparence et l’accessibilité.
Réformes structurelles et défis internes
Dans son allocution, Bassirou D. Faye n’a pas manqué de pointer les dysfonctionnements internes de l’administration sénégalaise, qu’il juge dépassée et inefficace face aux défis socio-économiques. Il a énoncé la surcharge du secteur parapublic, souvent redondante par rapport à l’administration centrale, et a plaidé pour des réformes visant à recentrer ce secteur sur des objectifs de performance et de contribution à l’économie nationale.
Le président a également évoqué la nécessité de professionnaliser davantage la gestion des entreprises publiques, les appelant à devenir des moteurs de prospérité plutôt que des charges budgétaires. Il a réitéré son engagement à instaurer un système d’appel à candidature pour les postes stratégiques, un processus déjà amorcé dans certaines institutions.
Vers une gouvernance d’excellence
La Conférence des administrateurs et gestionnaires publics devient désormais un événement annuel, axé sur des thématiques spécifiques, et servira de cadre pour ajuster les stratégies de gouvernance. Le chef de l’État a conclu en rappelant que « diriger, c’est décider », exhortant à une mobilisation collective pour faire du Sénégal un modèle de transformation administrative et économique.