Au Sénégal, le ministère de l’Éducation nationale a émis un arrêté le 6 octobre concernant le respect des croyances religieuses. Ce texte stipule que tous les établissements, qu’ils soient publics ou privés, doivent permettre le port de signes religieux, tels que le voile, la croix ou les perles sacrées, tant que cela n’entrave pas l’identification de l’élève. Cet arrêté a été instauré à la demande d’Ousmane Sonko, suite à la relance du débat sur le foulard islamique dans les écoles par le Premier ministre.
Le 30 juillet, lors d’une cérémonie récompensant les meilleurs élèves du pays, le Premier ministre avait déclaré qu’il ne serait plus acceptable d’interdire le port du voile à l’école et qu’un arrêté s’imposait. Bien que les cas de refus d’accès pour des raisons de signes religieux soient rares, avec aucun incident signalé depuis 2019, une élève a dû enlever son voile pour assister à un cours dans son établissement catholique, comme l’a rapporté sa mère à RFI le 8 octobre.
Cet arrêté vise à combler un vide juridique, car rien n’était précisé au niveau national concernant le port des signes religieux. Il réaffirme également le principe du vivre ensemble, comme l’a expliqué le ministre de l’Éducation, Moustapha Guirassy. Le texte insiste sur l’importance de respecter la sécurité, la santé et la discipline, tout en promouvant la mixité et le respect mutuel pour renforcer « les valeurs du vivre ensemble ».
Cependant, ce sujet reste sensible, touchant à la coexistence des différentes communautés religieuses au Sénégal. Les déclarations d’Ousmane Sonko avaient déjà provoqué une vive controverse fin juillet, avec des établissements catholiques privés qui s’étaient opposés à la focalisation sur le port du voile plutôt que sur la qualité de l’enseignement.
Du côté du syndicat majoritaire de l’enseignement secondaire, on regrette que ce texte ait été adopté sans véritable consultation ni consensus entre tous les acteurs de l’éducation nationale, y compris les établissements catholiques privés.