Le procureur de la République du Sénégal, Abdou Karim Diop a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire contre l’avocat de l’opposant d’Ousmane Sonko, Me Juan Branco, et a demandé un mandat d’arrêt international. Ceci après que la CPI ait été saisie suite aux manifestations meurtrières qui ont éclaté lors de la condamnation de son client début juin.
« Après avoir revu la compilation des déclarations, écrits et posts à travers tout support du sieur Juan Branco, il a été relevé des éléments qui, manifestement, sont de nature à engager sa responsabilité pénale », lit-on dans le communiqué du Parquet.
Le procureur de la République a également décidé d’ouvrir une information judiciaire contre M. Branco pour plusieurs faits qualifiés de crimes et délits. De plus, un mandat d’arrêt international est demandé contre lui, indique le document.
Qui est l’avocat français Juan Branco ?
Juan Branco né le 26 août 1989 à Estepona (Espagne) est un activiste politique et avocat franco-espagnol. Fils du producteur de cinéma portugais Paulo Branco, il grandit dans un milieu aisé. Encore étudiant, il se fait remarquer en s’opposant à la loi Hadopi et s’engage en politique, d’abord auprès de Dominique de Villepin puis au sein du parti politique Les Verts.
Docteur en droit et avocat, il devient notamment en 2015 le conseiller juridique en France de WikiLeaks et de Julian Assange. En 2017, il défend Jean-Luc Mélenchon dans l’« affaire OAS », puis se présente aux élections législatives en Seine-Saint-Denis avec le soutien de La France insoumise. Il s’éloigne de ce parti par la suite.
Il participe au mouvement des Gilets jaunes et défend des figures du mouvement, dont Maxime Nicolle. En 2019, il publie Crépuscule, un pamphlet critiquant l’accession au pouvoir d’Emmanuel Macron. Classé à l’extrême gauche, ses positions sont qualifiées de populistes, complotistes et révolutionnaires.
En novembre 2021, Juan Branco est mis en examen pour viol. Depuis le mois d’avril de la même année, la victime présumée l’accuse d’avoir abusé d’elle à la suite de la consommation d’un opiacé, la lamaline, au cours d’une soirée. L’avocat affirme que la relation était consentie.