Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud participent au sommet annuel BRICS Afrique à Johannesburg en Afrique du Sud les 22 et 24 août 2023. Avant le conclave, Ahoua Don Mello, un représentant de l’alliance BRICS pour l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale, a eu une conversation avec le magazine « Monde Afrique ».
Selon le proche de Laurent Gbagbo, les BRICS contribuent à l’intégration des infrastructures en Afrique telles que les routes, les autoroutes, les chemins de fer, les télécommunications et les énergies, ainsi qu’à l’industrialisation du continent. Ses ressources sont spécifiquement destinées à ces domaines.
« L’objectif stratégique des Africains est de constituer un pôle économique autosuffisant pour accroître les échanges intra-africains », explique l’ancien Directeur Général du BNETD. Poursuivant, il déclare : « Plus que des questions de sécurité, c’est avant tout l’absence de souveraineté des États Africains qui engendre l’insécurité. Les accords de défense conclus après l’indépendance ont désarmé les États d’Afrique francophone au profit des bases militaires françaises dans la zone francophone. Les accords économiques accompagnent ces accords, qui privent les États de la liberté de gestion des matières premières. Contrairement aux pays du Moyen-Orient qui bénéficient de plus de 80% de l’exploitation de leur gaz et de leur pétrole, ils n’en tirent que 20% en moyenne, qui sont rapidement repris par la corruption et les contrats de gré à gré dans l’exécution des marchés publics.«
« Les pays africains qui n’ont pas de bases militaires sont confrontés à l’insécurité qui est souvent causée par des coups d’Etat et des agressions commises avec l’aide de bases militaires implantées sur le continent, comme cela s’est produit en Libye et en Côte d’Ivoire en 2011. Dans ces pays qui ont perdu leur indépendance économique, la pauvreté augmente. Elle est le principal facteur qui favorise le djihadisme. Mettre fin à ces accords de défense et à leurs contreparties économiques et monétaires et faire monter en puissance les armées nationales et la part des Africains dans l’exploitation de leur richesse par la diversification des partenaires marquent le début de la conquête de la souveraineté pour faire face aux problèmes de sécurité et d’intégration économique afin de créer un pôle économique africain« . A-t-il conclu.
Par ailleurs, la construction d’un monde multipolaire est l’enjeu principal. Depuis la conférence de Berlin de 1884-1885, l’Afrique est le seul continent qui est entièrement et complètement contrôlé. De plus, ce sommet marque la fin de l’ordre berlinois sur le continent africain et l’ouverture de l’ordre berlinois sur les continents asiatique, eurasiatique et sud-américain.
À Johannesburg, il sera également discuté de l’expansion des BRICS à d’autres pays africains ainsi que de la définition de leur offre financière, monétaire, technique et logistique, dans le but de renforcer leur coopération avec l’Afrique dans le but de la transformer en un pôle économique africain intégré.