La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) se penchera ce lundi 14 octobre 2024 sur le dossier sortie frauduleuse du corps d’une jeune dame de la morgue du centre national hospitalier et universitaire (CNHU) Koutoukou-Maga.
Les deux agents du CNHU impliqués dans le dossier ont été interpellés pour avoir tenté de transférer le corps de la défunte sans respecter les procédures légales en vigueur. Selon les informations, la défunte avait été admise pour des soins médicaux dont le coût s’élevait à environ 2 millions de francs CFA. L’hôpital avait exigé le paiement intégral des frais d’hospitalisation avant de procéder à la restitution du corps à la famille.
Lors du précédent procès, le premier substitut du procureur dans ses réquisitions a demandé à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme de constater que les mises en cause dans l’affaire sont des agents de l’Etat. Il a demandé de les retenir dans les liens de la prévention pour « abus de fonctions ».
Le magistrat dans ses réquisitoires a suggéré au juge de condamner les deux agents de la morgue à cinq (5) ans de prison dont trois (3) ans ferme et un million de FCFA d’amende en vertus de l’article 375 du code pénal. A l’encontre du troisième prévenu, l’ex chef de la morgue, le premier substitut a requis la relaxe pure et simple.
Le magistrat a justifié sa décision sur la base des dépositions. A la barre en effet, le chef des 02 agents condamnés, a déclaré que c’est lui qui s’est chargé de porter l’affaire aux autorités du CNHU-HKM.
Déballage d’un condamné
Les réquisitions du ministère public a piqué au vif l’un des deux accusés qui s’est lancé dans des déballages contre son ex chef relaxé dans ce dossier.
En effet, après les réquisitions du premier substitut du procureur, l’avocat des accusés a pris la parole pour sa plaidoirie. Mais il sera interrompu par l’un de ses clients qui s’est lancé dans des aveux contre son chef.
Le prévenu s’est mis en colère parce que son chef hiérarchique n’est pas entrain de tenir parole. Le morguier a déclaré que c’est le chef qui leur a demandé de l’aider à sortir le corps.
« Il nous a dit de sortir le corps pour les parents de la défunte. Il a dit que c’est la fille de sa sÅ“ur du village », a déclaré le prévenu surpris par les réquisitions du ministère public.
L’ex chef de la morgue de CNHU aurait promis aux deux accusés de leur prendre un avocat pour les sortir d’affaire. Mais, les deux agents se sont rendus compte que le scénario qui se dessine n’est pas en leur faveur.
Ils ont donc décidé de tout dire. Étonné par les nouvelles déclarations des prévenus, le premier substitut du procureur spécial a voulu comprendre pour quel intérêt le chef les a encore dénoncé alors qu’il avait lui-même demandé l’aide.
Face aux accusations, le chef a été invité à la barre. Mais il n’a pas promptement répondu à l’appel du procureur il a été ramené deux fois à l’ordre avant de piquer une crise. Il a perdu connaissance. Mais avant de s’écrouler, il a été promptement recueilli par un avocat.
La Cour a donc mis fin aux débats et le dossier renvoyé au 14 octobre 2024 pour continuation. Au cours de l’audience de ce jour, l’ex chef de la morgue de CNHU qui s’est vu presque blanchi dans le dossier reviendra à la barre. C’est donc un nouveau scénario qui commence dans ce dossier.
Pour rappel, après avoir été totalement prise en charge pour ses soins estimés 1 255 000 FCFA , la patiente est finalement décédée. L’hôpital a donc exigé le paiement des frais avant de remettre le corps de la défunte à ses parents. Mais le corps sera frauduleusement retiré de la morgue par les deux agents mis en cause dans le dossier.