Selon le rapport d’enquête de Kars de Bruijne, chercheur spécialisé sur les conflits au sein de l’Institut des relations internationales de Clingendael, aux Pays-Bas, cité par Le Monde Afrique, des groupes terroristes seraient logés au nord du Bénin, notamment dans les régions proches des pays sahéliens.
Dans son rapport, Kars de Bruijne a analysé les dynamiques sécuritaires et politiques dans des régions sensibles du Bénin, dont certaines de l’Alibori, le Borgou et l’Atacora, frontalières avec le Niger, le Burkina Faso et le Nigeria. Le document fait notamment état de la présence d’organisations extrémistes violentes au Bénin, principalement dans les régions proches des pays du Sahel.
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« Il existe suffisamment de preuves pour suggérer que la présence de VEO est un problème plus important pour le Bénin qu’on ne l’avait supposé jusqu’à présent. Différentes cellules VEO sont présentes au Bénin, bien que temporaires, transitoires et souvent de nature limitée », mentionne le rapport. « Il n’y a pas encore de collusion claire entre les agents impliqués dans la violence communautaire et les intérêts des VEO », ajoute le rapport, précisant qu’« il existe des dynamiques très dangereuses dans les zones frontalières du Bénin, en particulier entre l’Est du Burkina et l’Atacora ainsi que Dosso au Niger et l’Alibori ».
« Malgré le message qui donne à réfléchir de ce rapport sur les niveaux plus élevés de violence communautaire dans le nord du Bénin, la présence régulière mais transitoire de VEO et les dangers très réels aux frontières, ce rapport suggère qu’il existe encore une marge de manÅ“uvre politique pour empêcher les débordements vers le nord du Bénin », a indiqué Kars de Bruijne.
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Ce rapport vient relancer le débat sur la question de la menace terroriste au Bénin. Il y a quelques mois, le patron du renseignement extérieur français, Bernard Emié, déclarait qu’Al Qaïda nourrit un projet d’expansion vers les pays du Golfe de Guinée. L’autorité française avait indiqué que la Côte d’Ivoire et le Bénin sont les premiers pays figurant sur la tablette des terroristes. Si le gouvernement ivoirien a annoncé avoir pris les mesures idoines, quant à une éventuelle attaque terroriste dont la Côte d’Ivoire serait la cible, les autorités béninoises ont plutôt gardé le silence sur le sujet, laissant ainsi augmenter la crainte des béninois concernant une infiltration djihadiste.