Selon un communiqué de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), parvenu à notre rédaction, deux journalistes ont été arrêtés et détenus, vendredi 10 décembre 2021, à la Brigade de recherche et d’investigation (BRI), à Lomé, la capitale du Togo.
Ferdinand Ayite du bihebdomadaire « L’Alternative » et Joel Egah de l’hebdomadaire « Fraternité » ont été arrêtés et détenus dans les locaux de la Brigade de recherche et d’investigation (BRI). La cause, les deux journalistes de la presse privée togolaise sont épinglés pour « outrage à l’autorité, diffamation et diffusion de fausses informations ».
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) s’associe à l’Union des journalistes indépendants du Togo (UJIT), pour condamner cet acte d’agression et de suppression de la liberté des médias.
Ferdinand Ayite et Joe Egah, à en croire le communiqué de la FIJ, ont été placés en détention, en raison de leurs commentaires, lors de l’émission «Â L’autre journal », diffusée sur YouTube, dans laquelle ils proféraient des critiques à l’endroit de deux membres du gouvernement.
Selon des sources, l’animateur de l’émission, Isidore Kouwonou, a, quant à lui, été accusé de complicité d’outrage à l’autorité, de diffamation et de diffusion de fausses informations, et a été placé sous contrôle judiciaire.
Le communiqué de la FIJ
La FIJ déplore l’arrestation et la détention des journalistes qui, selon elle, constituent une atteinte grave à la liberté d’expression et à la liberté des médias ainsi qu’aux principes fondamentaux des Etats démocratiques. La FIJ rappelle également que si les journalistes ont commis des infractions dans l’exercice de leurs fonctions, ils doivent être jugés sur la base du Code de la presse et non sur celle du Code pénal.
Le Secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger, a déclaré que l’arrestation et la détention des deux journalistes en raison de leurs commentaires sur un programme est injustifiée et constitue une attaque directe contre la liberté des médias. « La démocratie et la bonne gouvernance prennent en compte les points de vue et les programmes divergents et garantissent le droit des citoyens à exprimer leur opinion sur la façon dont ils sont gouvernés. Tout journaliste doit défendre les principes de liberté dans la collecte et la publication honnêtes des informations, ainsi que le droit à un commentaire et à une critique équitables, tels qu’ils sont édictés dans notre Charte mondiale d’éthique. Critiquer un ministre ou un gouvernement ne constitue pas un crime et aucun journaliste ne devrait être arrêté pour avoir exprimé son opinion. »
La FIJ se joint à l’UJIT pour demander la libération immédiate et inconditionnelle des journalistes Ferdinand Ayite et Joel Egah, ainsi que la dépénalisation de la diffamation sous toutes ses formes au Togo.