Au Togo, la production cotonnière de la campagne 2020-2021 a été un désastre. La production est tombée à 66Â 000 tonnes contre 117Â 000, un an plus tôt, soit un décru de 43%.
Pendant que le Bénin enregistre ses meilleures performances dans la production de l’or blanc, son voisin de l’ouest est à la traîne. Le pays de Faure Gnassingbé a enregistré, de façon consécutive, un déficit dans la production du coton, ces deux dernières années. Si pour la campagne 2019-2020, la production avait déjà baissé de plus de 15%, passant de 137.000 tonnes à 117.000 tonnes, celle de 2020-2021 se chiffre à 66.000 tonnes de coton graine, soit une baisse annuelle de 43% par rapport à la campagne cotonnière 2019-2020.
Selon la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT) et la faîtière des cotonculteurs, cette chute brutale de la production cotonnière serait due, entre autres, aux aléas climatiques, à la mauvaise qualité des semences et aux effets de la pandémie de la Covid-19. Pourtant, le pays avait annoncé, au début de la crise sanitaire, un « Plan de riposte agricole Covid-19 », destiné à appuyer le secteur agricole face aux impacts du virus, avec un objectif d’atteindre une production de 225.000 tonnes pour le coton, au terme de la campagne.
 Le groupe singapourien Olam, actionnaire majoritaire de la NSCT
Depuis décembre 2020, c’est le groupe singapourien Olam qui est devenu l’actionnaire majoritaire de la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT) – l’ex-Société togolaise de coton (Sotoco) –, à hauteur de 51 %. Selon Jeune Afrique, l’opération de cession des parts s’élève à 22 milliards de F CFA (34,4 millions d’euros) pour l’État togolais, qui conserve 24 % des parts de la société, contre 60 % auparavant. Les producteurs restent, cependant, actionnaires à hauteur de 25 % – au lieu de 40 % –, à travers la Fédération nationale des groupements de producteurs de coton du Togo (FNGPC-Togo).
L’objectif privatisation de la NSCT est de doubler les rendements (notamment en exploitant la carte de fertilité des sols), de moderniser l’outil industriel sur toute la chaîne, de la production à la transformation, et de développer la marque «Â Coton made in Togo », de façon à bénéficier d’un différentiel de prix par rapport à la qualité, comme l’a souligné l’exécutif. Le géant singapourien est déjà présent en Côte d’Ivoire, avec la reprise, en 2008, de la Compagnie cotonnière de Côte d’Ivoire (LCCI), devenue Société d’exploitation cotonnière Olam (Seco), et l’acquisition, en 2018, de 60 % des parts de la Société nouvelle (SN), au Tchad.