Au Togo, le président Faure Gnassingbe est en passe de s’offrir le poste du président du Conseil des ministres. Les privilèges de ce poste stratégique introduit par la nouvelle constitution adoptée il y a quelques semaines, sont étendus à la gestion des affaires gouvernementales.
Le président togolais, Faure Gnassingbé, se prépare à une transition stratégique. L’homme fort du Togo est en effet, en passe, de briguer le nouveau poste de président du conseil des ministres. Cette manÅ“uvre est désormais possible grâce à la nouvelle constitution adoptée en mars 2024.
En effet, la nouvelle constitution de mars dernier a instauré un gouvernement parlementaire au Togo et la création du poste de président du conseil des ministres. Ce changement pourrait offrir à Faure Gnassingbé, président depuis 2005, une nouvelle opportunité de maintenir son influence au pouvoir au-delà de son mandat actuel.
Gilbert Bawara, ministre de la Fonction publique, a confirmé lundi soir que le parti au pouvoir, UNIR, a désigné Gnassingbé pour ce poste. S’il est élu, Faure Gnassingbe pourrait ainsi continuer à exercer une influence importante sur les affaires de l’État, malgré les critiques et les accusations de manÅ“uvres anticonstitutionnelles.
Au début du mois, le parti UNIR a remporté une majorité des sièges lors des élections législatives contestées. « La nomination du président du conseil est pratiquement automatique, car la Constitution stipule que c’est le président du parti politique ou de la coalition majoritaire à l’Assemblée nationale qui est nommé« , a déclaré M. Bawara. Cette situation garantit pratiquement la désignation de Faure Gnassingbé au nouveau poste.
Ce nouveau poste de président du Conseil des ministres ouvre la voie à une gouvernance plus structurée et centralisée, avec l’objectif de répondre plus efficacement aux défis nationaux. Cependant, les opposants voient surtout un moyen pour Faure Gnassingbé de poursuivre son leadership à la tête du Togo dans un nouveau rôle.
Une dynastie familiale au pouvoir
Faure Gnassingbé a succédé à son père, Gnassingbé Eyadéma, en 2005, poursuivant une dynastie familiale au pouvoir depuis un coup d’État en 1967. En 2019, une réforme constitutionnelle controversée lui a permis de prolonger son mandat jusqu’en 2030. Il a ensuite remporté une élection présidentielle en 2020, également contestée. Initialement, il semblait que son mandat actuel serait son dernier, avec une élection présidentielle prévue l’année prochaine.
Cependant, le nouveau poste de président du conseil des ministres ne comporte pas de limitation de mandats, contrairement au rôle de président, qui est désormais essentiellement cérémoniel avec un mandat de quatre ans renouvelable une fois. Ce changement stratégique permettrait à Faure Gnassingbé de continuer à exercer un pouvoir substantiel sur la nation ouest-africaine.