Le journaliste Apollinaire Mewenemesse, arrêté le 28 mars 2024, pour avoir publié un article sur le décès d’un proche du président togolais Faure Gnassingbé, a finalement été libéré le mardi 09 avril 2024, selon les rapports de son avocat à l’AFP.
Poursuivi pour sept (07) chefs d’accusations à savoir : « conception et publication de nouvelles fausses » aux fins d’inciter « la population ou l’armée à se soulever contre l’Etat », « apologie contre la défense nationale et la sécurité de l’Etat », « publication par voie de presse écrite d’un écrit ayant porté atteinte à l’honneur, à la dignité et à la considération du président de la République », Apollinaire Mewenemesse, directeur de publication du journal La Dépêche, âgé de 71 ans, arrêté depuis le 28 mars 2024 a recouvert sa liberté ce mardi 09 avril 2024. « Apollinaire Mewenemesse est mis en liberté sous contrôle judiciaire. Nous avons introduit une demande de mise en liberté ce jour après son interrogatoire », a déclaré à l’AFP Me Darius Kokou Atsoo.
Il faut noter qu’après la publication de l’article intitulé « L’assassinat crapuleux du colonel Madjoulba, et si le Général Félix Kadangha Abalo était le capitaine Dreyfus du Togo ? », le journal La Dépêche avait été suspendu le 4 mars pour 3 mois par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) pour « incitation à la haine tribale », « appel à l’affrontement ethnique entre officiers dans l’armée » et « incitation à la révolte populaire », selon les rapports de la presse locale et du Monde Fr.
En effet, le colonel Bitala Madjoulba, commandant du 1er Bataillon d’intervention Rapide (BIR), a été retrouvé mort dans son bureau le 4 mai 2020 au lendemain de l’investiture du président Gnassingbé. L’autopsie du corps a révélé une blessure par balle. Ce militaire à la prestigieuse carrière faisait partie du cercle restreint du chef de l’Etat Faure Gnassingbé, a poursuivi les mêmes sources.
La mort du colonel Madjoulba avait fait grand bruit dans le pays et en novembre 2023 cinq militaires dont un général ont été condamnés à des peines de 5 à 20 ans de prison. Deux journalistes togolais ont été écroués pendant 18 jours en novembre pour « diffamation » envers le ministre de l’Urbanisme Kodjo Adedze.
Puis en mars 2023, deux autres journalistes togolais ont été condamnés par contumace à trois ans de prison par le tribunal de grande instance de Lomé pour « outrage à l’autorité » et « propagation de propos mensongers sur les réseaux sociaux », à la suite de plaintes de deux ministres, dont M. Adedze.