Au Togo, les arrestations dans les milieux de la presse et de la société civile inquiètent plus d’un. Dans un message à peine voilé, l’ambassade des Etats-Unis à Lomé a alerté sur les dangers de la situation qui prévaut actuellement dans le pays.
Ces derniers jours au Togo, les interpellations et incarcérations dans les milieux de la presse et de la société civile et de la politique ont suscité moult réactions. Ce jeudi 23 décembre 2021, l’ambassade des Etats-Unis à Lomé a fait une déclaration qui est directement en lien avec la situation socio-politique du pays dirigé par Faure Gnassingbé.
« Quand les pays détiennent des prisonniers politiques, ils créent des climats de peur et d’autocensure, et ils étouffent la participation politique », a déclaré le secrétaire d’État des États-Unis Antony Blinken lors de la table ronde Voices of Political Prisoners (la voix des prisonniers politiques), organisée le 8 décembre en marge du Sommet pour la Démocratie. « C’est pourquoi il est important que tous les pays s’opposent fermement à la détention de prisonniers politiques — peu importe où ils sont détenus — et qu’ils travaillent ensemble pour les libérer. »
U.S. Embassy Lomé
Presse et société civile exigent la libération des prisonniers politiques
Selon le Comité pour la libération de tous les détenus politiques du Togo, ces dernières arrestations portent à 116 le nombre de prisonniers politiques depuis trois ans. Parmi eux, sept sont morts des suites de leur détention. Récemment, les évêques de l’Eglise catholique se sont prononcés sur ces arrestations. Ces prélats se disent très préoccupés de la multiplication des arrestations de journalistes togolais, d’activistes et autres acteurs politiques.
« La série d’arrestation de personnes, pour des raisons diversement appréciées auxquelles nous assistons ces derniers temps sèment la psychose au sein des populations », soulignent les évêques d’après qui, « ces personnes mises aux arrêts s’ajoutent à d’autres interpellations depuis un moment et qui sont en détention dans des conditions souvent très difficile, voire inhumains ». Tout en exprimant leur préoccupation, les évêques relèvent les conséquences de la série d’interpellation dans les familles notamment la « désolation » et les « rancÅ“urs », qui sont très préjudiciables à la paix.
« Si les accusations ne sont que d’ordre politique et sociorelationnel, les évêques plaident en faveur de la libération des personnes interpellées. Les évêques sont à la recherche de la préservation de la paix sociale, qui est d’une importance capitale aux yeux des autorités togolaises et de tous. » a déclaré le père Émile Ségbédji, secrétaire général de la conférence des évêques du Togo.