Dans un entretien diffusé à la télévision nationale burkinabè, le président de la transition au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, est revenu sur les relations tumultueuses avec ses voisins, dont la Côte d’Ivoire qu’il juge être le déstabilisateur du Burkina Faso.
Après la France, c’est la Côte d’Ivoire qui est le bouc émissaire de tous les problèmes du Burkina Faso. Dans cet entretien accordé le 26 avril à la télévision nationale RTB, le capitaine burkinabè Ibrahim Traoré dit notamment, qu’avec la plupart des pays voisins, «Â je pense qu’on commence à se comprendre, mais du côté, quand même, de la Côte d’Ivoire, il y a du développement à faire. »
« II faut, poursuit-il, qu’ils reviennent à de meilleurs sentiments. Tous les déstabilisateurs du Burkina Faso sont là-bas, ils ne se cachent pas ; les officiels ivoiriens ont mal parlé du Burkina. À un moment donné, il faut arrêter l’hypocrisie, il faut dire la vérité : il y a un problème. »
« Au début, avec le président Alassane Ouattara, on a échangé un peu au téléphone, indique encore le capitaine Ibrahim Traoré, il m’a envoyé des émissaires, on ne sait pas ce qui s’est passé, sinon il y avait le contact, mais ça s’est rompu, et avec les gens qui ont commencé à partir là-bas, ceux qu’on recherche, il n’y a pas eu de coopération. »
Depuis l’arrivée au pouvoir à Ouagadougou du capitaine Ibrahim Traoré, le lien n’a cessé de s’effilocher entre les deux voisins. Si Abidjan avait livré au début de 2023 des armes à l’armée du jeune putschiste pour l’appuyer dans la lutte antidjihadiste, les relations sont aujourd’hui glaciales et plusieurs sources expliquent que la coopération en matière militaire et de renseignement est à l’arrêt. La Côte d’Ivoire s’inquiète d’un afflux de réfugiés consécutif à la politique guerrière du régime militaire burkinabé, quand ce dernier soupçonne son voisin méridional de travailler à la déstabilisation de son pouvoir.