La Russie déclare qu’elle suspend les inspections sur site dans le cadre du traité START avec les États-Unis.
La Russie «a officiellement informé» lundi les États-Unis que tous ses sites soumis aux inspections dans le cadre du traité New Start en seront «temporairement exemptés», a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué. Il s’agit notamment des bases de lancement de missiles, ainsi que des bases aériennes et navales où sont déployés des missiles nucléaires.
Cette annonce intervient en pleine offensive russe en Ukraine en cours depuis le 24 février et alors que le président russe Vladimir Poutine ne cesse de vanter les nouvelles armes «invincibles» développées par la Russie. «La Fédération de Russie est obligée de recourir à cette mesure (…) en raison des réalités existantes qui créent des avantages unilatéraux pour les États-Unis et privent la Russie de son droit d’effectuer des inspections sur le territoire américain», précise le communiqué.
La diplomatie russe cite notamment les entraves aux voyages des inspecteurs russes et les difficultés liées à la délivrance des visas, provoquées par les sanctions occidentales imposées à Moscou en raison du conflit ukrainien. «Les inspecteurs américains et les membres d’équipage de leurs avions n’ont pas de difficultés similaires», assure le communiqué.
Toutefois, la Russie «apprécie beaucoup le rôle unique» du traité dans les relations entre Moscou et Washington dans le domaine nucléaire, souligne-t-il. Une fois réglés les problèmes liés à la reprise des inspections dans le cadre du traité, la Russie annulera «immédiatement» sa décision annoncée lundi, affirme la diplomatie russe.
Le traité New Start est le dernier accord bilatéral du genre liant les deux principales puissances nucléaires mondiales. Signé en 2010, il limite les arsenaux des deux puissances nucléaires à un maximum de 1550 ogives déployées chacun, soit une réduction de près de 30% par rapport à la limite précédente fixée en 2002. Il limite aussi le nombre de lanceurs et bombardiers lourds à 800, ce qui reste suffisant pour détruire la Terre plusieurs fois.Â
En janvier 2021, Vladimir Poutine l’a prolongé pour cinq ans, jusqu’en 2026. Jusqu’ici, Moscou et Washington avaient chacun le droit d’effectuer un peu moins d’une vingtaine d’inspections mutuelles par an dans le cadre de ce traité.