L’acheteur de la cargaison du Razoni, navire parti le lundi 1er août du port d’Odessa avec plus de 26.000 tonnes de céréales ukrainiennes destinées à l’export, a refusé le chargement, invoquant un retard de cinq mois dans la livraison, a annoncé lundi, l’ambassade d’Ukraine au Liban.
« Selon les informations transmises par l’expéditeur, l’acheteur a refusé d’accepter la livraison en raison de retards dans les délais de livraison », a indiqué l’ambassade dans un message publié sur Facebook. « L’expéditeur cherche désormais un autre destinataire afin de livrer sa cargaison, au Liban/à Tripoli ou dans un autre pays/port », est-il ajouté.
Le Razoni, premier cargo à quitter l’Ukraine depuis le début de la guerre dans le cadre de l’accord signé le 22 juillet à Istanbul, était supposé arriver au Liban, sa destination finale dimanche, mais il est actuellement au mouillage au large des côtes du sud de la Turquie, selon des données Refinitiv de suivi de la circulation des navires. Attendu dimanche 07 août à Tripoli (Liban), ce navire transportant 26 500 tonnes de maïs a finalement changé de cap à la dernière minute. « Son propriétaire m’a informé qu’il ne se rendait plus au port de Tripoli », a affirmé Ahmad Tamer, le directeur du port libanais interrogé par Les Échos.
Cargo test pour les exportations ukrainiennes
Une déconvenue pour les autorités ukrainiennes qui voulaient faire de cette première livraison un symbole du début de retour à la normale commerciale. L’ambassade d’Ukraine à Beyrouth, qui avait convié la presse pour célébrer l’arrivée du « Razoni », a dû envoyer un message en urgence pour reporter la cérémonie à une date ultérieure. Le sort du « Razoni » est suivi de très près par la communauté internationale. Surtout qu’il y a quatre autres cargos qui ont quitté les ports ukrainiens dimanche 07 août, et qu’une dizaine d’autres doivent encore se mettre en route.
L’arrivée à bon port de la précieuse cargaison du « Razoni » est considérée comme un premier test pour le respect d’un accord entre la Turquie, l’ONU, la Russie et l’Ukraine sur le transport maritime en mer Noire. Conclu le 22 juillet, il prévoit une reprise progressive et sous surveillance internationale des exportations de céréales depuis plusieurs ports ukrainiens alors même que la guerre continue à faire rage avec la Russie, qui détient le contrôle militaire de la mer Noire.