Un militant d’opposition biélorusse en exil en Ukraine, dont la disparition avait été signalée lundi a été retrouvé mort pendu tôt ce mardi matin, dans un parc situé près de son domicile à Kiev. La police ukrainienne a ouvert une enquête pour meurtre.
Le directeur d’une ONG aidant les personnes ayant fui la Biélorussie a été retrouvé pendu à Kiev, en Ukraine, a indiqué la police, mardi 3 août. « Le citoyen biélorusse, Vitali Chychov, disparu à Kiev hier, a été retrouvé pendu aujourd’hui dans l’un des parcs de Kiev, à proximité du lieu où il habitait », a-t-elle précisé dans un communiqué.
Selon l’une des versions étudiées, il pourrait s’agir d’un « meurtre camouflé en suicide », a ajouté la police, qui a ouvert une enquête pour « meurtre ». A la tête de l’organisation Maison bélarusse en Ukraine, Vitali Chychov, 26 ans, était sorti faire un jogging lundi matin mais n’était pas revenu.
L’ONG accuse le régime de Loukachenko
L’organisation biélorusse de défense des droits humains, Viasna, a indiqué sur Telegram que, selon des amis de Vitali Chychov, ce dernier avait déjà été suivi par des « inconnus » pendant son jogging. De son côté, l’ONG Maison biélorusse en Ukraine, que présidait Vitali Chychov, a dénoncé sur Telegram une « opération planifiée des tchékistes », terme désignant les forces de sécurité bélarusses, visant à « liquider » une personne « dangereuse pour le régime » du président Alexandre Loukachenko.
« Vitali était surveillé et la police (ukrainienne) en avait été notifiée, affirme l’organisation, qui vient en aide aux Biélousses s’exilant en Ukraine. Nous avions été avertis à plusieurs reprises à la fois par des sources locales et par des personnes au Bélarus de (la possibilité de) toutes sortes de provocations, allant jusqu’à l’enlèvement et à la liquidation ».
Yury Shchuchko, un membre de Maison bélarusse à Kiev interrogé par Associated Press, affirme que Vitali Chychov a été retrouvé avec des marques de blessures à son visage : « Rien n’a été volé (…), il n’avait que son téléphone sur lui. » « On nous avait prévenus qu’il s’agissait d’être plus vigilants, car un réseau d’agents du KGB biélorusse opérait ici. Vitali m’avait demandé de prendre soin de ses proches, il avait un mauvais pressentiment », a-t-il ajouté.