Le clergé catholique a publié le jeudi 20 Juin 2024, les actes du colloque organisé par l’Aumônerie Nationale des Cadres et Personnalités politiques sur le code électoral. Et l’une des recommandations de ces actes, est la création d’un conseil national pour le vivre ensemble.
Le 25 avril 2024, l’Aumônerie Nationale des Cadres et Personnalités politiques, et l’Observatoire Chrétien Catholique de la Gouvernance sous la couverture de la conférence épiscopale du Bénin a organisé un colloque ayant pour thème « Les modifications du Code électoral au Bénin de 1990 à aujourd’hui : le Code électoral, le vivre-ensemble et la participation de tous à la construction de la Nation».
Les conclusions de ces assises qui a connu la participation de plusieurs experts, a été restituées le jeudi 20Juin 2024 au chant d’oiseau de Cotonou. Les recommandations du colloque sont organisés autour de huit points dont celui relatif à la création d’un conseil national du vivre ensemble.
Dans cette recommandation, toutes les parties prenantes sont invitées « à mettre en place et dans un partenariat des autorités morales avec l’Etat, un conseil national pour le vivre-ensemble et la paix qui soit un organe de veille citoyenne et morale pour le vivre-ensemble national ».
Ce conseil selon la conférence épiscopale du Bénin, sera, « le creuset de partage et de proposition sur toutes les questions devant garantir la paix sociale ».
Les autres recommandations du colloque
Selon les actes du colloque publiés jeudi, la conférence épiscopale du Bénin recommande une nouvelle relecture électoral afin de préserver la paix et la cohésion sociale.
La Conférence épiscopale du Bénin (CEB) a formulé d’autres recommandations au chef de l’Etat, aux députés, aux partis politiques, aux organisations de la société civile, aux leaders religieux et têtes couronnées et au peuple béninois.
Dans les actes lus par le Père Éric Okpéïcha, Secrétaire général Adjoint de la CEB, les évêques invitent « le chef de l’Etat à renforcer le dialogue et la concertation avec toutes les parties prenantes au processus électoral en vue de solutions consensuelles aux diverses préoccupations découlant de l’analyse scientifique du code électoral du Bénin par les divers experts qui se sont succédé au cours du colloque ».
CEB exhorte le chef de l’État à travailler en amont et en aval pour résoudre les problèmes liés au code électoral, en vue de faciliter la tenue d’un dialogue national favorisant la réconciliation et l’unité de tous les citoyens béninois.
Les Évêques souhaitent que le gouvernement et l’Assemblée nationale Å“uvrent « à une relecture consensuelle du code électoral dans un esprit de vérité et dans l’intérêt supérieur de la nation en faisant attention à l’impact que son application peut avoir sur les résultats des législatives 2026 ». Ils rappellent qu’avec 10 % de seuil au niveau national, seuls trois partis ont pu entrer au parlement. Alors qu’en sera-t-il de l’application du seuil de 20 % non plus au niveau national, mais par circonscription électorale ?
La CEB demande au gouvernement et à tous les acteurs politiques de prendre en compte le fait que la paix sociale que va favoriser « la relecture du code électoral repose également sur le dialogue, facteur de réconciliation, de pardon mutuel, et de rassemblement de toutes les parties pour le bien-être de tous ». Elle convie « les partis politiques, toute tendance confondue à faire preuve de flexibilité dans leurs diverses prises de position en tenant compte de l’intérêt général du peuple béninois qui n’aspire qu’à la paix et au développement ».
L’ensemble des acteurs politiques, la société civile et les faiseurs d’opinion sont conviés « à promouvoir avec l’Etat, des relations et des projets qui respectent les aspirations du peuple béninois à un code électoral et à des mesures garantissant la paix sociale et l’organisation d’élections réellement inclusives, transparentes et démocratiques en 2026 ».
Dans ces recommandations, la CEB s’est également adressé aux concitoyens et aux leaders religieux. Elle souhaite que le peuple béninois puisse « promouvoir, à travers des comportements et des prises de position, la culture de la vérité, de la réconciliation, du pardon mutuel et de la paix pour des élections inclusives et paisibles en 2026 ».
En fin de compte, elle enjoint les autorités religieuses et traditionnelles à continuer de jouer leur rôle dans le maintien de la paix, du consensus et du vivre-ensemble. Il s’agit de prévenir tout risque potentiel de conflit avant ou après les élections, qui pourrait perturber la tranquillité des Béninois, des Béninoises et de tous les étrangers résidant au Bénin.